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«Etude sur le développement des médias en Haïti», est le titre d’une étude réalisée entre septembre 2016 et juillet 2017 sur le développement et la situation des médias en Haïti.
Cette étude conduite par Pharès Jérôme sous la direction des cadres de l’université d’Etat d’Haïti, est selon l’auteur une sorte de miroir pour la presse haïtienne.
Ce travail de recherche a débuté sur une bonne note, révélant dans la première catégorie que le système de régulation est favorable à la liberté d’expression, la diversité des médias et au pluralisme.
Tenant compte du cadre politique et législatif, les chercheurs ont constaté que la liberté d’expression, le droit à l’information, la liberté éditoriale et le droit pour le journaliste de protéger sa source sont tous garantis par la loi et respectés dans la pratique.
L’étude a aussi analysé le système de régulation de l’audiovisuel en Haïti, la question de la censure, la loi sur la diffamation et autres restrictions imposées aux journalistes et formulé cette recommandation : En concertation avec la société civile et les professionnels du secteur, l’État devrait réviser l’ensemble des dispositions légales restreignant la liberté d’expression, en particulier celles contenues dans le Code pénal, le décret sur l’audiovisuel de 1977 et celui sur la presse de 1986, de façon à les mettre en conformité avec la Constitution et les standards internationaux.
Par rapport à la concentration des médias, il est constaté que le pays ne dispose pas à ce jour de régulation plus poussée sur la concentration des médias. Aucun organisme étatique n’est chargé de promouvoir le pluralisme. Aucun mécanisme institutionnel n’est prévu pour lutter contre la concentration et la constitution de monopoles de fait.
Les médias ne bénéficient d’aucune stratégie publique de développement, que ce soit à travers des subventions ou d’autres mécanismes de soutien. La principale source de financement des médias en Haïti reste le marché de la publicité. Ce qui, étant donné la forte centralisation du pays, favorise avant tout les médias de Port-au-Prince.
Des efforts doivent être faits par les autorités étatiques au niveau de la taxation des médias privés, avec une régulation équitable et indépendante dans l’attribution des licences et des bandes et surtout dans l’octroi des publicités.
A défaut d’un code de l’audiovisuelle, les médias haïtiens disposent d’un code de déontologie réglementant la pratique du métier. L’étude souligne qu’il n’y a aucune structure capable de mesurer le taux de confiance du public à l’égard des médias.
La sécurité des journalistes est abordé dans l’étude en fonction de deux indicateurs de l’UNESCO stipulant que les journalistes et d’autres professionnels de la presse doivent pouvoir exercer leur activité en toute sécurité d’une part et d’autre part la situation d’insécurité ne doit pas entraver le fonctionnement des médias et des journalistes.
Analysant la situation sécuritaire du pays pour la période étudiée, l’étude a recommandé ce qui suit : L’État devrait veiller à préserver en toute occasion un climat de respect dans ses relations avec la presse, et instaurer une politique de tolérance zéro pour les attaques contre les médias.
Il devrait garantir un financement adéquat à la police et à la justice pour qu’elles mettent un terme à l’impunité dans ce domaine et protéger efficacement les journalistes menacés.
La police et la justice devraient tout mettre en œuvre pour poursuivre et traduire en justice les auteurs d’attaques contre les journalistes dans toutes les régions du pays.
Les médias devraient mettre en place des protocoles internes et des mécanismes efficaces pour améliorer la sécurité de leurs collaborateurs, y compris face aux menaces spécifiques pesant sur les femmes journalistes
L’accent a été aussi mis sur la formation des journalistes et des cadres du secteur médiatique, l’étude a passé en revue l’offre de formation en matière de journalisme et les métiers connexes au journalisme.
En dernier lieu l’étude a statué sur la capacité infrastructurelle suffisante pour soutenir les médias indépendants et pluralistes par rapport aux ressources disponibles et au taux de pénétration des médias dans la population, l’étude a proposé que l’État et le secteur privé investissent dans les infrastructures de façon à démocratiser l’accès aux TIC, améliorer la qualité du service et favoriser la modernisation des médias, mettre à jour le cadre législatif en vue d’assurer le plein développement et la régulation du secteur des TIC, élaborer des politiques publiques adéquates, en concertation avec les acteurs concernés et en tenant compte des besoins des populations marginalisées.
L’État et la société civile devraient produire davantage de statistiques désagrégées pour mieux appréhender les différentiels d’accès aux TIC en fonction du genre, de l’âge, des catégories socioprofessionnelles et des régions, et identifier des besoins spécifiques
Financé et publié par l’UNESCO ce travail standard a été réalisé selon les paramètres de l’UNESCO, en fonction des indicateurs de médias qui sont la liberté de presse, le niveau de pluralité, la sécurité des journalistes entre autres.
Co-écrit par Pharès Jérôme et Albert Petiote, ce travail de recherche a formulé de nombreuses recommandations au secteur médiatique haïtien: