Les funérailles de la célèbre journaliste Liliane Pierre Paul chantées sur fond de tension
Le Canada paraît de plus en plus sceptique quant à la prise de contrôle d’une éventuelle force étrangère en Haïti. Au cours d’une entrevue le mercredi 18 janvier 2022 sur la situation d’Haïti, Bob Rae dit croire en une approche de la crise où les haïtiens y feront eux-mêmes face.
«Nous devons admettre qu’il y a eu une histoire de ce que j’appellerais des interventions militaires à grande échelle qui n’ont pas fonctionné », a déclaré le diplomate, rappelant que les précédentes interventions de l’ONU en Haïti n’ont pas apporté de stabilité.
En effet, si le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH), présent sur le territoire depuis 2019, dont la mission est entre autres de renforcer la stabilité politique, préserver un environnement pacifique et stable, protéger et promouvoir les droits humains, la situation du pays, exacerbée par l’insécurité et l’instabilité politique est de plus en plus chaotique. Le gouvernement de Ariel Henry croyant à la nécessité d’une force étrangère sur le territoire, en avait fait la demande en octobre 2022.
Mains mises des gangs sur Port-au-Prince et ses environs
Outre la réalisation des élections dans le pays, les priorités du canada et de ses partenaires, sont la santé publique, la résolution de la situation humanitaire, l’instabilité politique, et la sécurité. Si la Police Nationale D’Haïti, en guerre contre les gangs armés, effectue des arrestations de bandits présumés tous les jours, les foyers des groupes armés ne cessent de s’agrandir. Aujourd’hui, en plus des quartiers habituellement considérés comme zone dangereuse, tels Cité-Soleil, Bel-Air, Grand-Ravine et Village de Dieu, des zones comme Pétion-ville, Laboule, Pernier, Croix-des-Bouquets subissent de temps à autres les assauts de bandes armées criminelles.
Dans un tel contexte, des femmes et des filles subissent des viols et des viols collectifs, des familles sont forcées de fuir leurs maisons incendiées ou habitées par des hommes armés. Des assassinats odieux au sein de la population civile et de la police nationale suscitent de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
Les Haïtiens vivant sur le territoire et ceux de la diaspora, ont longtemps reproché au Core Groupe, notamment les États-Unis, leur indifférence face à la situation actuelle. Ces derniers, tout en encourageant les politiciens à dialoguer afin de trouver une solution dans l’intérêt collectif, ont posé diverses actions dans le but ont-ils dit de contrer les bandits et ceux qui les financent.
Dispositions de l’international face à la crise.
Le canada doutant de plus en plus que la présence d’une force étrangère puisse apporter des résultats durables sur le long terme, a par ailleurs livré à la PNH, des matériels achetés par le gouvernement haïtien dans le cadre de la lutte contre les bandits; des véhicules tactiques et blindés, devant servir à appuyer les forces de l’ordre.
D’autre part, plusieurs personnalités politiques et économiques du pays, telles Gilbert Bigio, Reynold Deeb, Sherif Abdallah, Joseph Lambert et Youri Latortue ont déjà été sanctionné par le canada, qui a gelé leurs avoirs et leur a interdit de séjourner sur son territoire. Ces derniers sont accusés d’utiliser leurs positions pour soutenir les gangs.
Ces dispositions n’ont pourtant pas réussi à inquiéter les bandits armés, qui se sentent de plus en plus puissants. Les kidnappings, les massacres, les attaques se multiplient.
Haïti face à la crise socio-politique
Le premier ministre pour adresser les problèmes du pays a opté pour « le consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes » à travers un accord, dit accord du 21 décembre, ayant à sa tête le Haut Conseil de Transition (HCT).
La mission du HCT sera entre autres : l’organisation des élections, le rétablissement du climat sécuritaire dans le pays et l’amélioration des conditions socio-économiques de la population.
« La police nationale d’Haïti va travailler sans arrêt pour instaurer la sécurité sur le territoire en vue de faciliter la concrétisation des objectifs précités » a déclaré Ariel Henry le jour de la fête de l’indépendance, le 1er Janvier 2023.
Cependant les faits restent les mêmes, la PNH semble toujours dépassée par les gangs armés. Dans la commune de Pétion-Ville le vendredi 20 janvier, plusieurs cas d’enlèvements ont été signalés et la police nationale continue d’en faire les frais en perdant 4 policiers, tués suite à l’attaque de bandits dans plusieurs localités de cette commune.
La question du trafic d’armes qui alimentent l’insécurité n’est toujours pas abordée, les personnalités politiques et économiques influentes dans le pays, sanctionnées par le canada ne sont pas inquiétées par la justice haïtienne.
« Il doit y avoir un engagement envers la stabilité, de la part de tous les principaux partis politiques et de tous les principaux groupes sociaux, politiques et économiques du pays. Et il doit y avoir un processus créé qui mène finalement à une élection et à un gouvernement constitutionnel” a cependant recommandé Bob Rae.
Les attentes sont donc portées sur la formule du gouvernement que le Haut Conseil de Transition fraîchement nommé, devra matérialiser les objectifs.