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Pas de vol, plus de poste : la nouvelle loi instaurée par Emmanuel Vertilaire
Révoqué le 22 décembre 2025, le consul haïtien à Santiago, Stephen Junior Cherenfant, aurait perdu son poste après avoir refusé d’utiliser des fonds publics pour financer une visite privée de la famille du Conseiller-Président Emmanuel Vertilaire, lui-même inculpé par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) dans une affaire de corruption.
Des correspondances officielles du ministère des Affaires étrangères et des Cultes, croisées avec une note explicative du consul, retracent une affaire qui pose frontalement la question de l’abus de pouvoir, de la confusion entre intérêts privés et ressources de l’État, ainsi que de l’impunité au sommet de l’appareil d’État.
Une décision expéditive, sans motivation officielle
Deux lettres émanant du Ministère des Affaires étrangères et des Cultes (références DRH/4169 et DRH/4171) notifient la fin immédiate des fonctions de Stephen Junior Cherenfant, alors chef de poste a.i. au Consulat général d’Haïti à Santiago.
Les documents, signés par le ministre Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, puis visés et approuvés par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, ne fournissent aucune justification quant aux motifs de la révocation.
Les faits, selon la note explicative du consul
Dans une note datée du 22 décembre 2025, rédigée sur un ton factuel, Stephen Junior Cherenfant revient sur les circonstances entourant la venue en République dominicaine de l’épouse et des enfants du Conseiller-Président Emmanuel Vertilaire.
Selon ce document :
- l’accueil et l’assistance ont été assurés dans le respect des usages, y compris un hébergement provisoire financé sur fonds personnels du consul ;
- les formalités migratoires ont été régularisées dès le lendemain, et des dispositions ont été prises pour garantir la sécurité de la famille ;
- le différend survient lorsque le consul refuse une demande portant sur la réservation de quatre chambres à l’hôtel Marriott ainsi que sur la mobilisation de fonds publics pour des activités strictement privées, notamment des sorties de magasinage.
Le consul justifie son refus par un argument central : le budget du consulat ne prévoit aucune prise en charge pour une visite à caractère privé.
Dire non à l’illégalité, un motif de sanction ?
En tant qu’ordonnateur, Stephen Junior Cherenfant affirme avoir agi conformément aux principes de bonne gouvernance, de transparence et de protection des deniers publics.
Son refus, précise-t-il, ne relevait ni de l’insubordination ni d’un affront personnel, mais de l’application stricte des règles administratives.
La révocation immédiate qui s’ensuit nourrit toutefois une lecture plus large : celle d’un État géré comme une propriété privée, où la loyauté personnelle primerait sur la légalité et où le respect des normes exposerait à des représailles.
Une affaire qui engage la responsabilité politique
Au-delà du cas individuel, cet épisode interroge la chaîne de décision et la responsabilité politique des autorités ayant validé la sanction.
Il soulève également la question de la protection des agents publics qui refusent d’utiliser les ressources de l’État à des fins privées. Cette révocation envoie un signal préoccupant à l’ensemble de l’administration diplomatique : refuser l’irrégularité ne devrait jamais coûter un poste.
À défaut de rendre des comptes, l’arbitraire s’installe et la confiance publique continue de s’éroder.