
La présidente de l’Association des écoles privées, Marie Marguerite Clerié, a exprimé son indignation après la publication d’une circulaire du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), fixant la rentrée officielle des classes au 1er octobre et menaçant de sanctions les responsables d’établissements qui anticipent cette date.
Intervenant, ce dimanche 7 septembre, sur les ondes de Magik 9, Mme Clerié qualifie la décision du ministre Antoine Augustin d’« irresponsable et incompréhensible », rejetant d’un revers de main les accusations selon lesquelles l’ouverture anticipée des écoles privées constituerait une source d’illégalité.
« Reprendre les classes en septembre, un peu plus tôt que le calendrier fixé par le MENFP, ne constitue en aucun cas une école à double vitesse. Au contraire, cela traduit la volonté des responsables d’établissements privés de respecter le nombre d’heures de cours sur le plan international », a-t-elle déclaré.
S’appuyant sur la Convention de San José, qui garantit la liberté d’entreprendre, la présidente rappelle que les écoles privées sont aussi des entreprises : « Comment peut-on demander à quelqu’un de garder les portes de son établissement fermées alors qu’il doit honorer ses obligations envers ses créanciers et ses professeurs ? »
Tout en reconnaissant que le MENFP a un droit de regard sur toutes les écoles, Mme Clerié dénonce l’absence totale de soutien du ministère envers le secteur privé : « Nous n’avons reçu aucune aide, aucune assistance. Le ministère ferait mieux d’imposer ses directives aux établissements qu’il finance », a-t-elle martelé, appelant à privilégier le dialogue plutôt que les menaces, jugées contre-productives pour le système éducatif.
La position de Mme Clerié rejoint celle de nombreux responsables d’écoles privées, hostiles à la circulaire publiée vendredi dernier. Elle s’interroge sur la démarche du MENFP : « Pourquoi, d’un ton arrogant, le ministère cherche-t-il à criminaliser l’ouverture des classes en septembre, alors qu’il ne se préoccupe ni de la date de fermeture, ni des programmes, ni des conditions dans lesquelles les enfants ont passé l’année scolaire ? »
Rappelant que près de 80 % des écoles du pays sont privées, Mme Clerié estime que l’État devrait remercier ces établissements pour leur rôle majeur dans l’accès à l’éducation : « Depuis les années 1980, le nombre de jours de classe perdus équivaut à près de deux années scolaires complètes. Conséquence : le niveau de l’école haïtienne a considérablement baissé, et ce sont les élèves ainsi que leurs parents qui en paient le prix », a-t-elle conclu.