
Les autorités sanitaires américaines viennent d’approuver Yeztugo, un traitement préventif contre le VIH qui ne nécessite que deux injections par an. Son efficacité, supérieure à 99,9 %, en fait une avancée majeure. Mais son coût annuel de 28 218 dollars suscite de vives inquiétudes quant à son accessibilité à l’échelle mondiale.
Un traitement révolutionnaire
Développé par le laboratoire Gilead, Yeztugo offre une alternative aux traitements de prophylaxie pré-exposition (PrEP) existants, qui imposent une prise quotidienne de comprimés. Ici, deux piqûres annuelles suffisent pour assurer une protection presque totale contre le virus, selon les résultats des essais cliniques. Un progrès tel que certains n’hésitent pas à comparer son potentiel à celui d’un vaccin.
Un coût qui alarme
Mais derrière cette promesse se cache une réalité économique bien moins enthousiasmante. À 28 218 dollars par an, Yeztugo rejoint les rangs des traitements injectables les plus coûteux, à l’instar de Sunlenca (39 000 dollars) ou Apretude.
Ce tarif interroge : selon certaines estimations, les composants essentiels du médicament, notamment le lenacapavir, pourraient être produits pour 25 à 46 dollars seulement. Une disparité qui scandalise de nombreux acteurs du secteur.
Winnie Byanyima, directrice exécutive d’Onusida, a appelé Gilead à revoir ses prix à la baisse et à augmenter la production, afin de garantir un accès équitable à ce traitement révolutionnaire.
Innovation ou inégalités ?
Cette situation met en lumière un dilemme fondamental : comment concilier innovation biomédicale et accès universel ?
Yeztugo incarne un immense espoir pour les personnes à risque, mais son prix pourrait accentuer les inégalités en matière de santé, notamment dans les pays en développement.
La balle est désormais dans le camp de Gilead. Sous la pression des institutions internationales et de la société civile, l’entreprise devra choisir entre profits exclusifs ou victoire collective dans la lutte contre le VIH.