Vers une 5e année de contraction économique, Ariel Henry tente d’expliquer les causes
Une nouvelle page s’ouvre pour Haïti en ce 1er janvier 2025. Alors que la transition amorcée il y a huit mois entre dans sa phase finale, le pays s’apprête à relever des défis majeurs : organisation d’élections générales, tenue d’un référendum controversé et lutte contre l’insécurité.
Cependant, ces échéances s’annoncent périlleuses. Prévue pour s’achever le 7 février 2026, la transition, initiée par l’accord du 3 avril 2024, semble en proie à des obstacles grandissants. Le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé peinent à rétablir un minimum de stabilité, nourrissant le scepticisme quant à la réussite de ce processus.
Des débuts chaotiques pour le gouvernement
Le mandat d’Alix Didier Fils-Aimé, successeur de Garry Conille évincé pour mésentente avec le CPT, s’illustre par des lenteurs administratives. Deux mois après son entrée en fonction, la mise en place d’une équipe gouvernementale reste incomplète, avec des postes clés encore vacants.
En parallèle, l’insécurité continue de déstabiliser le pays. Malgré le soutien de la Force multinationale composée de contingents kenyans, bahaméens, béliziens et jamaïcains, la Police nationale est confrontée à un manque criant de ressources. Les gangs maintiennent leur emprise sur plusieurs zones stratégiques, plongeant les quartiers métropolitains dans un chaos permanent. Pillages et incendies ont encore été signalés les 30 et 31 décembre.
Une économie en chute libre
Sur le front économique, le pays s’enlise dans une nouvelle année de récession. Les politiques publiques peinent à atténuer les effets d’une crise économique et sociale qui s’éternise, renforçant le sentiment d’abandon chez une population épuisée.
2025, une année test
L’année 2025 sera cruciale pour Haïti. Les priorités incluent l’adoption d’une loi électorale, la sécurisation des zones sensibles comme l’Ouest et l’Artibonite, et l’instauration de l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG). Ces étapes sont déterminantes pour organiser les élections générales promises et restaurer un semblant de normalité.
Pourtant, le scepticisme persiste. Les premières heures de 2025 ressemblent étrangement à celles de 2024, laissant craindre que cette année, pourtant décisive, ne soit qu’un prolongement des crises accumulées.