Le secteur de la sous-traitance en Haïti est en crise. Plus de 40 000 emplois directs ont été supprimés au cours des trois dernières années, selon Georges Barreau Sassine, président de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH). Cette chute drastique est attribuée à la crise politique et sécuritaire qui secoue le pays.
Autrefois source de plus de 62 000 emplois en 2012, le secteur ne compte aujourd’hui que 21 000 postes, soit une diminution de plus de 65 %. Les entreprises basées à Carrefour, Port-au-Prince et dans le Nord-Est, notamment dans les parcs industriels de Caracol et de CODEVI, ont été fortement impactées. Faute de commandes, de nombreux licenciements ont eu lieu, menaçant la survie de ce secteur stratégique.
Un parc industriel à l’agonie
Le parc industriel de Caracol, qui employait autrefois 17 000 travailleurs, n’en compte plus que 700 aujourd’hui, a déclaré Georges B. Sassine lors d’une interview accordée à Magik 9 le mercredi 4 décembre. La fermeture successive d’entreprises chinoises et taïwanaises a particulièrement affecté cette zone autrefois prospère.
La résistance de CODEVI
La Compagnie de Développement Industriel (CODEVI), propriété du groupe dominicain M. Grupo, a également souffert de la crise. Près de 10 000 emplois ont été supprimés au cours de la même période. Malgré cela, CODEVI reste le plus grand employeur du secteur avec 15 000 employés, un chiffre qui contraste avec les pertes enregistrées ailleurs.
L’incertitude autour de la loi Help/Hope
L’avenir du secteur est encore plus menacé par l’incertitude entourant le renouvellement de la loi Help/Hope, qui arrive à expiration en 2025. Cette loi, qui facilite les exportations vers les États-Unis, est cruciale pour les entreprises haïtiennes. Sans son renouvellement, des milliers d’autres emplois risquent d’être supprimés.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean Victor Harvel Jean-Baptiste, a organisé plusieurs réunions cette semaine pour plaider auprès des autorités américaines. Georges B. Sassine a salué les efforts des dirigeants, notamment du président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Lesly Voltaire, et du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, tout en soulignant l’urgence de protéger cette industrie essentielle à l’économie haïtienne.