Les funérailles de la célèbre journaliste Liliane Pierre Paul chantées sur fond de tension
Le Conseil Présidentiel de Transition et le gouvernement de Garry Conille semblent dépassés par l’ampleur de la situation sécuritaire. La fin du règne du grand banditisme en Haïti ne semble pas imminente. Malgré le déploiement partiel de la mission multinationale et l’arrivée d’équipements, dont des véhicules blindés pour renforcer la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAd’H), l’insécurité demeure omniprésente. Les gangs, loin de reculer, étendent leur emprise sur de nouveaux territoires. Si autrefois 70 % de Port-au-Prince était sous leur contrôle, cette estimation devra bientôt être revue à la hausse. «Kay pa kay, katye pa katye», de nouveaux territoires pourraient bientôt rejoindre la liste des zones perdues.
Tabarre 27, Delmas 24, Solino, Nazon, Pont-Sondé, Archaie : ces quartiers, parmi d’autres, risquent de tomber sous le contrôle des gangs armés, sous l’œil impuissant des autorités. Ces derniers jours, les groupes criminels ont intensifié leurs actions, semant la terreur dans plusieurs zones simultanément. Les tirs retentissent sans cesse, des incendies éclatent en cascade, et les balles perdues font des victimes. Le nombre de déplacés internes augmente, témoignant d’une situation aussi chaotique que dramatique. Pendant ce temps, le gouvernement reste silencieux face aux cris de détresse de la population.
Les gangs n’ont plus aucune limite et poursuivent sans relâche leur entreprise de déstabilisation du pays, tandis que les forces de l’ordre, à bout de souffle, peinent à endiguer les violences. Malgré leurs efforts, le constat est flagrant : l’État haïtien a perdu le monopole de la violence légitime.
Le Conseil Présidentiel de Transition a adressé un appel au secrétaire général de l’ONU, insistant sur la nécessité de transformer la mission multinationale actuelle en une mission onusienne de maintien de la paix. Ce projet pourrait cependant se heurter à l’opposition de la Chine et de la Russie au Conseil de sécurité, laissant ainsi Haïti dans l’obligation de gérer la crise avec les moyens limités à sa disposition.
«Nou pap fè bak, nap rekipere peyi nou kay pa kay, katye pa katye», a martelé le Premier ministre Garry Conille. Pourtant, loin de reculer, les gangs continuent de s’étendre, accentuant encore la crise. Si diriger c’est prévoir, il semble que le gouvernement haïtien n’avait pas anticipé l’ampleur de cette menace.
BJ