Dans un entretien accordé à France 24, l’ancien Premier ministre haïtien Claude Joseph estime que le Premier ministre de facto Ariel Henry, afin de rester au pouvoir, est en train de provoquer une guerre civile dans le pays. Le responsable du parti Engagés pour le Développement (EDE) souligne, lors de cette interview datée de ce mardi 13 février, que l’actuel chef du gouvernement détient un pouvoir illégal. En effet, selon l’accord dont bénéficiait Ariel Henry, il devait quitter le pouvoir le 7 février 2024.
L’ancien chancelier haïtien, Claude Joseph, dénonce les agissements du Premier ministre Ariel Henry qui pourraient provoquer une guerre civile dans le pays. L’ancien chef du gouvernement accuse son successeur d’occuper illégalement la Primature.
Selon Claude Joseph, Ariel Henry aurait dû démissionner le 7 février dernier conformément aux dispositions de l’accord du 21 décembre dont bénéficie le neurochirurgien.
Le chef du parti EDE critique la décision du Premier ministre par intérim, Ariel Henry, de rester au pouvoir au-delà du 7 février, date à laquelle il s’était pourtant engagé à quitter son poste.
L’argument avancé par Ariel Henry, selon lequel la situation sécuritaire empêche la tenue du scrutin, est un prétexte pour se maintenir au pouvoir, a fait valoir l’ancien chef du gouvernement.
Claude Joseph estime que l’actuel Premier ministre, prêt à tout pour conserver le pouvoir, n’a pris aucune mesure pour favoriser la tenue des élections. Il dénonce l’administration en place qui cherche à rester au pouvoir malgré son bilan catastrophique.
En cherchant à tout prix à conserver le pouvoir illégalement, le gouvernement d’Ariel Henry qui est critiqué, impopulaire et illégitime est en train de provoquer une guerre civile en Haïti, dénonce l’ancien Premier ministre haïtien et ancien ministre des Affaires étrangères, Claude Joseph.
Il accuse Ariel Henry d’occuper illégalement des postes de pouvoir de l’État tels que la présidence, le Palais national, la primature et les ministères.
Une démocratie bafouée, un État de droit vilipendé
Claude Joseph déplore les faiblesses systématiques de l’État de droit en Haïti. Selon Claude Joseph, la démocratie est nettement en régression depuis peu et le pays est dysfonctionnel depuis un certain temps. M. Joseph s’est indigné en constatant que la descente aux enfers d’Haïti ne fait que se poursuivre. Il met en avant une situation globale catastrophique, mentionnant notamment une crise sécuritaire sans précédent et une situation humanitaire alarmante.
Dressant un tableau catastrophique, Claude Joseph appelle la population à poursuivre la mobilisation générale afin de chasser Ariel Henry du pouvoir. L’ancien Premier ministre se dit prêt à s’allier avec l’ancien chef rebelle Guy Philippe, qui appelle ouvertement au renversement d’Ariel Henry.
Ariel Henry et le soutien indéfectible de la communauté internationale
Ariel Henry conserve le pouvoir, selon Claude, grâce au soutien sans faille de la communauté internationale. L’ancien Premier ministre critique le soutien des États-Unis, de la France et de la communauté internationale en général envers Ariel Henry.
Claude Joseph plaide également en faveur du déploiement d’une mission multinationale pour contrer les gangs armés. Cependant, il reste convaincu que cette initiative est en réalité une manigance d’Ariel Henry pour préserver le pouvoir, s’est-il indigné.
Le dossier de Jovenel Moïse
L’ancien ministre des affaires étrangères accuse le Premier ministre Ariel Henry d’avoir participé à l’assassinat odieux du président Jovenel Moïse. Il avance comme preuve un rapport de police dévoilant des liens entre des présumés auteurs intellectuels du crime et le neurochirurgien. Il y a des liens entre les assassins et Ariel Henry, avance Claude Joseph.
Il dénonce les manœuvres du gouvernement d’Ariel Henry visant à orienter l’instruction du dossier vers la veuve de Martine Moïse et lui-même dans le but de dissimuler son implication dans l’assassinat.