CMDA : les pays signataires de la « Déclaration de Mendoza » promettent un appui à Haïti
Pas moins de 58% d’haïtiens vivent sous le seuil de la pauvreté selon le dernier rapport du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti(BINUH). Une situation préoccupante selon Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, soulignant également les conditions précaires des citoyens forcés de se déplacer à cause de l’insécurité, particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
« Les personnes déplacées sont extrêmement vulnérables, celles-ci étant notamment exposées à des formes aiguës de pauvreté, à des problèmes de santé, à l’exploitation socioéconomique et à la violence fondée sur le genre. » lit-on dans le document.
En effet, les personnes qui se sont réfugiées dans des camps improvisés soit 25 %, n’ont pas accès aux services d’hygiène, à l’assainissement ou à l’eau potable. Les 75 % restantes évoluent dans des communautés d’accueil qui faisaient déjà face à une rareté de ressources.
L’insécurité tout en occasionnant la fuite de nombreux citoyens loin de chez eux, a aussi eu un impact négatif sur leurs activités.
« Les conditions de sécurité, ont entravé les activités agricoles, empêché l’approvisionnement des marchés et ralenti les investissements en cours, notamment dans le petit commerce, qui est la principale source de revenus pour une grande partie de la population. » a fait savoir le Binuh. Par rapport à ce contexte, au niveau de l’alimentation et de la nutrition, l’inflation a continué de grimper et le coût moyen d’un panier alimentaire touche de près les 63 %, affectant encore plus les petites bourses qui peinaient déjà à se nourrir.
Durant la période de septembre 2022 à février 2023, les données du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, publié en octobre 2022, font état de 4,7 millions de personnes qui se trouvent en situation d’insécurité alimentaire aiguë, 1,8 million sont dans une situation d’urgence, ce qui équivaut à une augmentation de 35,5% alors que 2,9 % font face à une situation de crise.
Si la crise socio-économique s’accentue, l’ONU montre dans son rapport que l’État haïtien impuissant, ne parvient pas à adresser les problèmes précités; les recettes de l’État étant insuffisantes. Le secteur agricole haïtien a besoin d’investissements pour la réduction des produits importés, favoriser les emplois dans le pays et améliorer la sécurité alimentaire d’après le binuh. Pourtant l’exercice fiscal 2021-2022 a connu une diminution des activités économiques, la dépréciation de la gourde et une augmentation de l’inflation touchant les 47,2%.
Cependant les autorités haïtiennes en collaboration avec des organismes internationaux, comme le Fonds Monétaire international, ont lancé le programme de référence allant du 17 juin 2022 au 31 mai 2023, dont l’objectif est d’aider le Gouvernement haïtien à définir les stratégies qui doivent mener à la stabilité économique et la diminution de l’inflation. Pour sa part, L’ONU a apporté un soutien d’ordre technique et logistique au système éducatif haïtien, grandement touché par les instabilités politiques et l’insécurité.
Une participation dans la réouverture des écoles en Haïti dont certaines sont encore fermées depuis septembre 2022, des activités de distribution de kits scolaires, de manuels et de mobiliers à plusieurs écoles, sont entre autres accompagnements apportés par l’Organisation des Nations-Unies.
Outre les problèmes à caractère social et économique abordés dans ce rapport rédigé par le secrétaire général de l’ONU, les incessantes violations de droits humains, les problèmes que confrontent la PNH, les exploitations sexuelles, la violence, la question du choléra, les problèmes en lien à la rareté du carburant et la situation politique du pays y ont également été exposés.