Force de suppression des gangs : les États-Unis évoquent 7 500 agents promis pour Haïti
Les États-Unis affirment avoir obtenu des engagements internationaux en vue du déploiement de jusqu’à 7 500 agents de sécurité dans le cadre de la Force de suppression des gangs en Haïti, autorisée par le Conseil de sécurité des Nations unies fin septembre dernier. L’annonce a été faite le vendredi 19 décembre 2025 à Washington par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, alors que la nouvelle force internationale devrait devenir opérationnelle d’ici le 31 mars 2026, selon l’ONU.
S’exprimant lors d’une conférence de presse au département d’État, Marco Rubio a indiqué que la communauté internationale avait dépassé les objectifs initiaux fixés pour la constitution de la GSF.
« Nous recherchions 5 500 hommes. Nous avons déjà reçu des promesses allant jusqu’à 7 500 agents de la part de divers pays », a-t-il déclaré, soulignant également une augmentation des contributions financières destinées à soutenir cette initiative sécuritaire.
La GSF a été officiellement autorisée par le Conseil de sécurité des Nations unies à la demande des autorités haïtiennes, à l’initiative des États-Unis et du Panama. Cette décision a notamment permis le doublement des effectifs de la mission internationale de sécurité déployée en Haïti depuis près de 15 mois, jusque-là jugée sous-financée et insuffisamment dotée en personnel, ainsi que son changement de dénomination.
Lors d’une conférence internationale tenue le 9 décembre, consacrée à la préparation du déploiement de la GSF, 18 pays et entités se sont engagés à fournir du personnel, des ressources et un appui technique. Ces engagements ont été salués, notamment, par les États-Unis et le Canada. Selon plusieurs médias internationaux, dont le Miami Herald, le Tchad aurait proposé à lui seul 1 500 soldats, tandis que la Sierra Leone, le Burkina Faso, la Gambie, le Burundi et d’autres pays africains ont également annoncé des contributions. Le Kenya, déjà en première ligne, compte environ 700 policiers actuellement déployés en Haïti.
D’après le chef du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), Carlos Ruiz Massieu, la force devrait être pleinement opérationnelle d’ici le 31 mars 2026, avant son déploiement complet, incluant la mise en place d’un bureau d’appui de l’ONU. Dans l’intervalle, la GSF a déjà bénéficié d’un appui matériel, notamment la livraison de 20 véhicules blindés par les États-Unis en octobre dernier, ainsi que l’arrivée récente de 230 policiers kényans supplémentaires.
La Force de suppression des gangs a pour mission de mener des opérations antigangs ciblées, fondées sur le renseignement, afin de neutraliser et dissuader les groupes armés qui menacent la population civile, violent les droits humains et fragilisent les institutions haïtiennes. Une mission ambitieuse, appelée à corriger les limites observées dans l’action de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), dont les résultats sont largement jugés insuffisants face à l’ampleur de la crise sécuritaire.