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L’organisation Ensemble Contre la Corruption (ECC) a levé le voile, ce jeudi 3 juillet, sur une série de malversations au sein du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC). Dans un rapport fouillé, l’ECC dénonce une utilisation abusive des fonds publics, une gestion opaque, des contrats douteux et un favoritisme flagrant. La ministre Niola Lynn Sarah Devalis Octavius est directement pointée du doigt.
Basé sur une enquête menée du 4 au 30 juin 2025 auprès de 21 témoins, anciens et actuels employés, contractuels, jeunes bénéficiaires de programmes sociaux, le rapport dresse un tableau sombre d’un ministère rongé par la corruption.
Une gestion déjà controversée
L’ECC rappelle que Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, alors secrétaire de direction entre 2016 et 2017, avait été impliquée dans un scandale de pots-de-vin pour l’obtention de lettres officielles. Sa nomination au poste de ministre avait pourtant suscité des espoirs de réforme, rapidement déçus.
Fonds publics détournés
Selon le rapport, deux cartes bancaires du ministère, chacune créditée de plusieurs millions de gourdes mensuellement, seraient utilisées à des fins personnelles par la ministre. Parallèlement, le quota de carburant est passé de 3 à 6 millions de gourdes par mois, sans amélioration notable des services. Des véhicules seraient régulièrement en panne faute d’approvisionnement réel.
Marchés publics illégaux
Le rapport révèle également l’attribution de contrats à des entreprises proches de la ministre, en violation des règles sur les marchés publics. La société GER Consult, dirigée par un ancien membre de son cabinet, a par exemple reçu un contrat de 1,36 million de gourdes.
Dépenses festives et favoritisme
Les dépenses liées à des célébrations nationales soulèvent aussi des interrogations : dix millions de gourdes ont été retirés pour la fête de Vertières (2024), et cinquante millions pour la fête du Drapeau (2025), sans aucun rapport financier disponible. Selon l’ECC, ces fonds auraient été distribués dans une opacité totale.
Dans le cadre des programmes sociaux, des jeunes auraient été intimidés ou écartés, empêchés même d’accéder aux locaux du ministère. Pour la participation à la Gold Cup 2025, des proches de la ministre, sans aucun lien avec la jeunesse ou le sport, auraient été choisis pour obtenir des visas américains.
Une jeunesse abandonnée
Pour l’ECC, ces dérives démontrent l’absence de politique réelle en faveur des jeunes. Dans un pays où plus de 50 % de la population a moins de 25 ans, ce mode de gouvernance clientéliste constitue un signal d’alarme. L’organisation appelle à l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire et à la prise de sanctions exemplaires.