Haïti-crise : les jeunes de plus en plus dépendants sur le plan économique

Dix-sept millions deux cent trente-six mille dollars américains : c’est ce que le Conseil présidentiel de transition (CPT) aurait coûté au pays au cours de sa première année d’exercice, selon les calculs de l’ancien député Serge Jean Louis. Un chiffre qui fait grincer des dents, au regard du contexte national marqué par une aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire.
Un an après l’installation du CPT, le constat est alarmant. De larges portions du territoire national sont désormais sous le contrôle des gangs armés, et plus d’un million de personnes vivent dans des camps de fortune, exposées à des conditions sanitaires déplorables.
Face à cette situation, l’ex-parlementaire appelle les acteurs politiques à saisir la Cour de cassation afin de désigner un juge apte à conduire la transition. Il cite en exemple l’expérience de la juge Ertha Pascal-Trouillot, qui avait dirigé la transition démocratique en 1990 après avoir été désignée par la plus haute instance judiciaire du pays.
Derrière cette somme astronomique se cachent aussi, selon l’ancien élu de Marchand-Dessalines, des pratiques douteuses assimilables à de la corruption ou à des détournements de fonds publics. Il évoque notamment le scandale lié à la BNC, les décaissements pour des festivités carnavalesques finalement reportées, ainsi que les dépenses engagées pour la célébration controversée du 222e anniversaire du drapeau, le 18 mai, au Cap-Haïtien.
Dans ce contexte de mécontentement grandissant, les critiques se multiplient contre les membres du CPT, tant sur le plan national qu’international. De plus en plus de voix réclament leur départ avant le 7 février 2026, date à laquelle la transition est censée prendre fin.
Serge Jean Louis, de son côté, annonce des pourparlers en cours avec les responsables du Mouvement patriotique populaire dessalinien (MOPOD) en vue de lancer une mobilisation générale contre le Conseil présidentiel de transition.