
En visite en République dominicaine dans le cadre de sa première tournée en Amérique centrale, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a réaffirmé le soutien des États-Unis à Haïti. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le président dominicain Luis Abinader, il a annoncé une aide de 40,7 millions de dollars destinée au financement de la mission multinationale censée appuyer la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs armés.
Bien que sa tournée ne comprenne pas une escale en Haïti, Rubio a insisté sur le fait que « la solution pour Haïti est entre les mains de son peuple et de ses élites », laissant entendre que l’avenir du pays dépend avant tout des décisions de ses dirigeants.
Une visite sous le signe de la sécurité et de la lutte contre l’immigration
Cette tournée régionale avait pour objectif de renforcer des partenariats stratégiques dans la région, notamment en matière de lutte contre l’immigration clandestine et d’endiguement de l’influence économique chinoise. Avant son arrivée en République dominicaine, Marco Rubio s’est rendu au Panama, au Costa Rica et au Guatemala.
Le secrétaire d’État a clairement affirmé que la République dominicaine « n’a pas l’obligation de recevoir une vague migratoire en provenance d’Haïti », soutenant ainsi la politique stricte de Luis Abinader en matière d’immigration. Ce dernier, à l’instar de son homologue américain, a durci sa position en multipliant les expulsions de migrants haïtiens et en renforçant la construction du mur frontalier.
Un renforcement militaire à la frontière
Dans ce contexte, 900 soldats dominicains seront déployés ce jeudi à Ouanaminthe, à la frontière haïtienne, pour renforcer les contrôles migratoires. Selon Guillermo Jiménez Arciniega, cette décision émane du ministre de la Défense dominicain et du commandant en chef de l’armée, Jorge Imán Camino Pérez.
Pendant que Washington et Saint-Domingue multiplient les mesures restrictives, aucune disposition n’a été prise du côté haïtien pour accueillir et intégrer les rapatriés.
Des critiques à l’égard de la communauté internationale
S’exprimant depuis la République dominicaine, Marco Rubio a également reproché l’inaction des pays ayant les ressources nécessaires pour aider Haïti, tout en saluant la volonté du Kenya d’intervenir pour stabiliser la situation sécuritaire.
Alors que les pressions migratoires s’intensifient et que la frontière dominicaine se militarise, Haïti semble plus que jamais livré à lui-même.