Le groupe de télécommunications Digicel est au centre d’une enquête menée par le Département de la Justice des États-Unis (DOJ) concernant de potentielles violations de la Foreign Corrupt Practices Act (FCPA). Cette loi américaine vise à lutter contre la corruption d’agents publics étrangers et les fraudes à l’échelle internationale.
Une coopération sous surveillance
Selon The Irish Times, lors d’une liaison téléphonique avec ses créanciers, Digicel a confirmé avoir fourni volontairement des informations au DOJ dans le cadre de cette enquête. Toutefois, la compagnie n’a pas précisé l’ampleur des accusations ni leur impact potentiel sur ses activités. « Nous coopérons pleinement avec le DOJ et continuerons à le faire », a déclaré un porte-parole de Digicel dans une adresse à Bloomberg.
Répercussions financières inquiétantes
L’annonce de cette enquête a provoqué une chute notable sur le marché financier. L’obligation payment-in-kind de Digicel, arrivant à échéance en 2027 et initialement estimée à plus de 1,3 milliard de dollars, se négocie désormais à 96,5 centimes par dollar. Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs, d’autant plus que l’entreprise a prévenu que l’enquête pourrait aggraver sa situation financière.
Ni le DOJ, ni les principaux investisseurs de Digicel, notamment PGIM Inc. et Contrarian Capital Management, n’ont commenté ces nouvelles.
Une entreprise déjà fragilisée
Digicel, opérant principalement dans les Caraïbes et en Amérique centrale, y compris en Haïti, fait face à des défis financiers depuis plusieurs années. La compagnie, lourdement endettée à hauteur de 1,7 milliard de dollars, a dû procéder à une restructuration qui a conduit à son acquisition par PGIM et Contrarian Capital Management.
Malgré cette crise, Digicel a réitéré son engagement à respecter les réglementations et à opérer dans un cadre éthique. Cependant, l’incertitude liée à cette enquête pourrait accentuer les difficultés pour l’entreprise.