Le mémoire de licence en droit de Joseph Lambert désapprouvé par le rectorat de l’UEH
Les prix des produits essentiels connaissent une augmentation significative sur les marchés publics de la région métropolitaine de Port-au-Prince. En moins d’une année, le coût d’un panier alimentaire a presque doublé. L’inflation continue de progresser, plongeant les familles haïtiennes, en particulier celles issus de la classe défavorisée, dans une situation précaire. L’insécurité alimentaire sévit, rendant la simple action de se nourrir au quotidien un luxe en Haïti.
À Port-au-Prince, une augmentation spectaculaire des prix des produits de première nécessité est constatée.
Cette hausse de l’inflation est principalement due à la crise sécuritaire qui s’aggrave, rendant la vie quotidienne encore plus précaire pour une population abandonnée et laissée pour compte. Cette population doit maintenant faire face à une insécurité alimentaire aiguë, en plus de la crise politique, de l’instabilité économique et sociale qui sévissent dans le pays.
Lundi 22 avril 2024, 9 heures du matin, nous nous situons sur le marché de Christ-Roi où l’atmosphère est tendue. Des coups de feu sporadiques résonnent sans relâche, suscitant une inquiétude visible sur le visage des commerçants. Malgré le danger, ces derniers se voient contraints de continuer à venir étaler leurs produits sur le marché pour subvenir à leurs besoins.
La vente est en nette baisse, la population voit son pouvoir d’achat diminuer alors que les prix des produits continuent d’augmenter. Il est de plus en plus ardu pour les familles en difficulté à cause de l’inflation galopante, de pouvoir se procurer de la nourriture. Les commerçants expriment leur mécontentement face à cette situation.
En plus de l’insécurité déjà présente, qui affecte le quotidien des citoyens haïtiens, l’insécurité alimentaire et le chômage viennent ajouter des difficultés supplémentaires à la plupart des foyers.
Dans le Centre-Ville de Port-au-Prince, résidant à Lalue, Sandra effectue ses achats au marché Salomon, où l’offre de produits est abondante. Cependant, l’accessibilité de ces produits pose problème pour elle. De plus, avec seulement mille gourdes, cette dame quarantenaire peine à se procurer un repas satisfaisant.
Une inflation galopante
Les prix de l’huile, du riz, de la farine, du maïs, des petits pois et du blé ont considérablement augmenté à Port-au-Prince, certains augmentant même de plus de 40 pour cent. Selon un détaillant de produits de première nécessité, les gens fréquentent de moins en moins les marchés en raison de la crise économique qui sévit.
Comme pour les produits de première nécessité, les prix du saumon et du hareng fumé pèsent lourdement sur le marché. Le prix du saumon a augmenté de 33%, ce qui risque de nous faire tous souffrir de la faim. Mélissa déplore la hausse vertigineuse des prix du riz, des haricots, de la farine, de l’huile, du blé, du maïs et même des pâtes alimentaires, alors qu’auparavant seulement 500g pouvaient lui permettre de préparer son petit déjeuner.
« Il est difficile de transporter des produits. Ceux qui parviennent à le faire doivent ensuite augmenter leur prix sur le marché. En effet, ils ont dû payer les chauffeurs de moto pour les transporter, ainsi que des bandits qui leur imposent des frais », a regretté une commerçante à Delmas 32.
Une vendeuse de fruits et légumes confirme la situation et ajoute que la hausse des prix, ces derniers jours à Port-au-Prince, est notamment due à la paralysie de la circulation sur certains axes routiers contrôlés par les gangs.
Le constat est le même dans les marchés publics de Pétion-Ville et de Delmas 19 que nous avons visités. À Pétion-Ville, le prix du panier alimentaire augmente de façon substantielle. Le gallon d’huile de cuisine passe de 1000 gourdes à 2000 gourdes sur le marché.
Les villes de Province touchées
Les villes de province sont également impactées par cette augmentation significative des prix des produits de première nécessité. En effet, en raison des tarifs imposés par les gangs, ces produits sont vendus à des tarifs élevés.
Par ailleurs, la production nationale est actuellement stagnante, entraînant une rareté croissante des denrées alimentaires. En raison du climat d’insécurité régnant à l’entrée Sud de la capitale, les entrepreneurs optent pour le transport maritime des produits. Une fois les marchandises arrivées dans le Sud, le grossiste se voit contraint d’ajuster ses prix, tout comme les détaillants, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour le consommateur final, comme l’a souligné un entrepreneur souhaitant préserver son anonymat.
Selon les données de l’ONU, près de 6 millions de Haïtiens font face à l’insécurité alimentaire. Cette situation risque de s’aggraver en raison de la hausse des prix des denrées de base, à moins que les autorités haïtiennes n’interviennent rapidement pour y remédier. Malgré une augmentation constante des prix, le pouvoir d’achat de la population ne cesse de diminuer.