Formation du CEP, une manœuvre dilatoire selon des acteurs politiques
Lors de l’émission « Coup D’oeil », animée par le journaliste Luckner Garraud le vendredi 15 mars 2023, l’économiste et politologue Joseph Harold Pierre a analysé de manière percutante les raisons pour lesquelles les États-Unis refusent de déployer leurs forces en Haïti. Avec son expertise accumulée au fil des années, Joseph Harold a mis en avant la complexité de telles missions, soulignant que seulement 7 missions similaires dans le monde entre 1950 et 2016 ont été couronnées de succès.
Il s’agit d’une question qui revient régulièrement dans l’esprit des gens. Le politologue Joseph Harold Pierre a souhaité apporter des explications d’un point de vue académique et diplomatique. Tout d’abord, Joseph Harold Pierre a souligné que l’histoire tumultueuse d’Haïti, ponctuée de crises politiques et économiques, rend la question haïtienne délicate pour la communauté internationale. Selon lui, Haïti est largement reconnue, bien que souvent perçue de manière négative, ce qui intensifie la pression envers toute initiative étrangère et rend le sujet sensible.
Un autre point essentiel abordé par Pierre concerne l’impact de la réaction de la population du pays intervenant sur le déploiement de cette intervention militaire. Il a fait valoir que la perte d’un soldat américain pourrait entraîner des conséquences politiques significatives aux États-Unis, tandis que le décès d’un soldat d’une autre nationalité susciterait moins de réactions.
La question financière a elle aussi été soulevée, M. Pierre a souligné un déséquilibre entre l’engagement financier des États-Unis et les fonds réellement débloqués jusqu’à présent. Il a cité en exemple les promesses financières des États-Unis s’élevant à 300 millions de dollars, alors que seulement 10 millions ont été effectivement débloqués.
De plus, Joseph Harold Pierre a fait remarquer qu’une incertitude subsiste quant à la réaction des Haïtiens, en raison de leur histoire tumultueuse et de leur psychologie collective singulière.
Selon le politologue, le déploiement de troupes en Haïti n’est pas dans l’intérêt des grandes puissances internationales sur les plans économique, politique et des droits de l’homme. Il qu’il existe une différence de contexte par rapport à des situations telles que celle de l’Ukraine, où une victoire contre la Russie serait interprétée comme une victoire pour l’Occident, mettant en lumière les divergences géopolitiques.
L’analyse perspicace de Joseph Harold Pierre offre un éclairage précieux sur les défis complexes auxquels les décideurs internationaux sont confrontés dans leur approche de la situation en Haïti.
Quelles retombées pour le Kenya?
Pour Joseph Harold Pierre, le Kenya s’efforce de diriger la mission car finalement il y a un avantage pour le pays. Selon l’économiste, en plus des considérations humanitaires et de sécurité, une telle mission pourrait également offrir des opportunités économiques et diplomatiques importantes pour le Kenya.
D’après M. Pierre, la participation du Kenya à une telle mission pourrait renforcer sa réputation internationale en tant que contributeur actif à la paix et à la sécurité mondiales. Cette démarche pourrait également renforcer les relations diplomatiques avec les autres pays participants et consolider le leadership régional du Kenya en Afrique. Selon lui, le Kenya est actuellement au centre de toutes les discussions.
D’un point de vue économique, cette mission représente également un avantage pour le gouvernement du pays. Selon M. Pierre, Si cette mission aboutit avec succès, elle renforcera le gouvernement kenyan et lui assurera un pouvoir plus durable.
La participation à une mission de maintien de la paix pourrait également entraîner des retombées économiques favorables pour le Kenya. Selon Harold Pierre, cela se traduirait notamment par un financement de 600 millions de dollars. Il souligne que, d’un point de vue économique, cela serait bénéfique pour le Kenya, rappelant que ce pays est aussi pauvre qu’Haïti, en comparant le PIB par habitant des deux nations.
Le déploiement des troupes kényanes en Haïti constituerait une occasion opportune de renforcer les compétences et l’expertise militaires. Les soldats pourraient ainsi acquérir une expérience concrète dans des contextes opérationnels complexes, ce qui permettrait d’améliorer leur formation et de favoriser le développement du pays à leur retour.