Suite à l’attaque perpétrée contre le Pénitencier national par des gangs armés le 2 mars 2024, entraînant l’évasion de la majorité des détenus, les autorités policières ont ordonné le transfert des prisonniers restants de la prison civile de Port-au-Prince vers plusieurs commissariats de la capitale.
Le plus grand établissement pénitentiaire du pays n’existe plus. Le pénitencier national n’a pas pu résister aux attaques meurtrières des gangs armés. Le bilan est lourd et sans appel. Parmi les 4 000 prisonniers qui se trouvaient à la prison, seules quelques dizaines n’ont pas souhaité s’évader.
En effet, face à la situation chaotique, les autorités pénitentiaires et le personnel affecté à l’établissement pénitentiaire ont quitté les lieux, laissant le champ libre aux détenus qui ont procédé à une évasion massive. Selon des sources concordantes, seuls une centaine de prisonniers ont choisi de demeurer dans l’enceinte de la prison.
Parmi les détenus encore incarcérés se trouvent des ressortissants colombiens accusés et écroués pour leur implication présumée dans l’assassinat de Jovenel Moïse, l’ancien parlementaire Cholzer Chancy, ainsi que des personnes âgées et d’autres prisonniers à mobilité réduite.
L’ancien président de la chambre des députés, Cholzer Chancy, les Colombiens accusés dans l’affaire de l’assassinat du président Jovenel Moïse et quelques autres détenus ont été transférés dans des commissariats ou à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Un plan machiavélique
Depuis quelques jours, les gangs armés ciblent des commissariats et des prisons. Les postes de police de Bon Repos, Delmas 3 et Portail-Léogane ont été attaqués par des bandits. Au moins cinq policiers ont perdu la vie.
Les prisons civiles de Port-au-Prince et de Croix-des-Bouquets ont été presqu’entièrement vidées de leurs détenus sous l’impuissance des autorités policières et étatiques.
Actuellement, la base du CIMO à Delmas et le Palais national sont devenus des cibles prioritaires pour les gangs armés en raison de l’absence de résistance rencontrée. En réponse, les gangs ont formé une coalition baptisée « Viv Ansanm », dans le but avoué de semer la destruction sur leur passage.