María Isabel Salvador, nouvelle Représentante spéciale pour Haïti et Cheffe du BINUH
Près de 457 femmes et filles ont subi des agressions sexuelles et d’autres formes de violences basées sur le genre dans le département de la Grand’Anse, selon un rapport présenté hier vendredi, par l’Office de la Protection du Citoyen, lors d’une cérémonie.
À travers ce rapport, l’OPC dit documenter les actes de violences sexuelles dans le département de la Grand’Anse où 112 filles et femmes ont avoué avoir été victimes de viol et d’autres formes de violences, a indiqué le coordonnateur de l’Unité de Recherche et de Violence Systémique de l’OPC, Eliakim Cangé.
Les agresseurs, précise ledit responsable, sont généralement des fonctionnaires publics, des enseignants et des élus locaux. Il a par ailleurs plaidé en faveur du renforcement des textes de loi visant à punir les auteurs, les co-auteurs et les complices de ces actes ignobles.
Exprimant ses préoccupations face à la montée des actes de violences sexuelles dans ce département, le protecteur du citoyen, Me Renan Hédouville, exige, pour sa part, que des mesures concrètes soient adoptées pour protéger les femmes et les filles contre ce fléau.
« Ce n’est plus le moment de faire de beaux discours. Il faut passer de la parole aux actes afin de stopper ce fléau », a déclaré le protecteur du citoyen.
Dans son intervention, la ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Sophia Loréus, a plaidé en faveur du respect des droits humains, particulièrement pour les femmes et les filles, tout en saluant les efforts consentis par des organisations de la société civile dont l’OPC.
Les violences sexuelles généralisées déchirent la société haïtienne et auront des conséquences à long terme sur le pays, a alerté l’ONU dans un rapport.
Depuis des années, les actes de violences sont en hausse dans le département de la Grand’Anse. L’organisation IDETTE-Haïti, basée dans ce département, a fait le décompte de 149 cas de viols documentés durant l’année 2022. Les victimes sont majoritairement des mineures âgées de 3 à 17 ans et 16 femmes âgées de 18 ans et plus. Cette augmentation de cette catégorie d’infractions est due à la corruption qui règne dans cette partie du pays et à des abus d’autorité enregistrés dans le système judiciaire haïtien, a fait remarquer l’Office de la Protection du Citoyen.