Le Premier ministre Ariel Henry, dans sa lettre de cadrage du projet de Budget 2023-2024 a indiqué que le pays connaîtra sa 5e année consécutive de contraction économique. Le taux de croissance devrait se situer autour de -0.4% contre des projections initiales de +0.3%.
Si politiquement Haïti poursuit une descente aux enfers, au niveau de l’économie c’est le même cas de figure. Le pays n’arrive toujours pas à rompre son cycle de décroissance. 5 ans après, Haïti connaît encore un taux de croissance négatif. Pour l’exercice fiscal 2022-2023, le taux se situe autour de -0.4% contre des projections initiales de +0.3%.
La persistance de l’inflation; les perturbations observées dans le circuit d’approvisionnement et de distribution des produits pétroliers et la dépréciation de la monnaie nationale conjuguées au climat sécuritaire délétère, sont entre autres les principaux défis qui persistent, selon Ariel Henry.
« Tout cela a mis à mal la réalisation des programmes et projets devant être initiés pour l’atteinte des objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté. Malgré le non-décaissement des appuis budgétaires promis, jusque-là, les efforts de mobilisation des recettes et la maîtrise dans la gestion des dépenses publiques ont permis de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique. Toutefois, le repli des investissements privés et le faible taux d’exécution du Programme d’Investissements Publics (PIP) notamment le retard dans la mise en œuvre du Plan de Relèvement Intégré de la Péninsule Sud (PRIPS), n’ont pas pu jouer leur rôle de catalyseur de croissance », a écrit le chef du gouvernement dans la lettre de cadrage.
Selon le neurochirurgien, l’économie haïtienne est en proie à de multiples difficultés. Il cite de grands facteurs impactant négativement la gouvernance politique comme la crise socio-politique et la détérioration du climat sécuritaire; les chocs climatiques et naturels, sanitaires et économiques ayant aggravé l’insécurité alimentaire qui touche une majorité de la population depuis plusieurs années.
De surcroît, le locataire de la Primature évoque aussi des phénomènes internes et externes provoquant une amplification de la hausse des prix des produits pétroliers sur le marché national comme l’augmentation des coûts de transaction liée à la dégradation du climat sécuritaire dans le pays; la rareté des produits pétroliers à certaines périodes entraînant la perturbation de la chaîne d’approvisionnement; la baisse du volume des importations et la forte volatilité du change.
« Cette situation a exacerbé davantage les défis majeurs que nous devons relever. Les phénomènes externes sont liés principalement à la hausse des cours mondiaux imputable à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce qui a une incidence directe sur le pouvoir d’achat des ménages haïtiens, notamment ceux déjà en situation de vulnérabilité. En mars 2023, la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) a fait état de 4.9 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë qui nécessitent une assistance alimentaire urgente », a poursuivi Ariel Henry dans la lettre de cadrage.
Par ailleurs, dans cette correspondance le Premier ministre Ariel Henry a indiqué qu’une baisse d’environ 9% a été enregistrée au niveau des transferts privés sans contrepartie qui généralement s’accroissent en période de crise en Haïti. A tout cela s’ajoute, la chute d’environ 21.6% des exportations haïtiennes, qui, en moyenne, représentent 40% du PIB, conclut le chef du gouvernement.