
Le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres a bouclé sa visite de quelques heures en Haïti ce samedi, par une conférence de presse au salon diplomatique de l’aéroport international Toussaint Louverture. Antonio Guterres qui s’est dit préoccupé par la situation en Haïti, réitère son appel au déploiement d’une force multinationale.
Son avion avait atterri tôt à Port-au-Prince pour cette visite éclair en Haïti au cours de laquelle il a pu rencontrer le Premier Ministre Ariel Henry, le Haut Conseil de la Transition, des partis politiques et organisations de la société civile.

En conférence de presse, António Guterres a décrit des scènes de violence inouïe dans la région métropolitaine et certaines villes de province où les filles subissent des viols collectifs.
« La violence brutale des gangs touche chaque aspect de la vie publique et privée du pays. Port-au-Prince est encerclée par des gangs armés qui bloquent les principales routes menant aux départements du Nord et du Sud, contrôlant l’accès à l’eau et la nourriture. Je reste préoccupé par l’extrême vulnérabilité des populations face à ces gangs prédateurs », a indiqué António Guterres.

L’ancien Premier Ministre portugais estime urgent d’agir de peur que des générations d’Haïti ne portent le fardeau de cette crise interminable. Comme solution, António Guterres pense encore à un soutien à la police nationale que ce soit en matière de financement, de formation ou d’équipement « Je continue d’exhorter le conseil de sécurité de l’ONU à autoriser le déploiement immédiat d’une force de sécurité internationale robuste qui viendrait assister la Police dans la lutte contre les gangs », déclare le patron de l’ONU.
En octobre dernier, le chef de l’ONU avait relayé un appel à l’aide du gouvernement d’Ariel Henry, demandant au Conseil de sécurité d’envoyer une force internationale pour épauler la police dépassée par la violence des gangs qui ne cesse de se propager.

Mais neuf mois plus tard, cet appel reste toujours sans réponse. Si quelques pays ont indiqué être prêts à participer, aucun ne s’est porté volontaire pour prendre la tête d’une telle opération dans un pays échaudé par de multiples interventions étrangères.
Cette visite du Secrétaire Général de l’ONU avait aussi pour but de rencontrer les différents acteurs politiques du pays que ce soit les signataires de l’accord du 21 décembre, ceux du Montana etc…
António Guterres a exhorté ces acteurs à faire un dépassement de soi dans l’optique de mettre en avant les intérêts supérieurs de la nation au détriment de leurs intérêts personnels. Guterres espère que ces derniers s’attèleront à l’idée d’avoir une vision commune pour sortir Haïti du bourbier dans lequel il se trouve.

« Je ne suis pas ici pour dire aux Haïtiens ce qu’ils doivent faire. Je suis ici pour les entendre et pour les encourager à un consensus établi le plus largement possible pour faire avancer le processus de transition. À mon avis, ce n’est pas aux étrangers de résoudre le problème haïtien, ce sont les haïtiens qui vont le faire », a-t-il nuancé.
Cette crise interminable est aussi la faute à l’Organisation des Nations Unies qui a réalisé plusieurs missions militaires en Haïti. À cette idée, António Guterres estime que l’ONU a fait des erreurs en Haïti et c’est pourquoi il vient ici “en toute humilité”.
Après avoir quitté Haïti, António Guterres se rendra dimanche à Trinidad-et-Tobago, où les membres de la Communauté des Caraïbes, composée de 15 membres, se réuniront du lundi au mercredi pour commémorer le 50e anniversaire de la CARICOM.