Á la découverte de la mère du bicolore haïtien, Catherine Flon

La célébration du 220e anniversaire du bicolore haïtien est aussi l’occasion de se rappeler de Catherine Flon, cette grande héroïne qui a cousu le drapeau.

Originaire de la ville d’Arcahaie, Catherine Flon est née le 2 décembre 1772. Fille naturelle de Jean-Jacques Dessalines, à l’instar de Faustin Soulouque et de Jean-Joseph Soulouque, Catherine Flon est une personnalité révolutionnaire haïtienne qui devint célèbre le 18 mai 1803 lors du congrès de l’Arcahaie au cours duquel son nom fut définitivement associé au drapeau haïtien.

En effet, le 18 mai 1803, lors du congrès de l’Arcahaie, regroupant l’ensemble des chefs de la Révolution haïtienne, Jean-Jacques Dessalines arracha du drapeau tricolore français la partie centrale de couleur blanche, considérée comme le symbole de la race blanche et non pas de la royauté.
Catherine Flon est entrée dans l’histoire pour avoir posé un geste fondamental : Ramasser les tissus et coudre les deux morceaux qui deviendront le premier drapeau haïtien qui symbolisa l’union des noirs et des mulâtres et créer le nouvel étendard de la République d’Haïti.

La légende rapporte que Catherine Flon aurait utilisé ses cheveux comme fil pour coudre le drapeau.
Toute sa vie, elle développa une passion pour la couture. Elle fonda un atelier dans sa ville natale. Elle s’y construit une réputation hors pair par sa serviabilité, son sérieux et sa compétence. Elle forme beaucoup d’autres jeunes filles dans le domaine de la couture.
On présente aussi Catherine Flon comme une grande guerrière, ayant pris part à la guerre de l’indépendance.
Dans le but de rendre hommage à cette vaillante femme pour son dévouement dans la formation des jeunes filles archeloises et pour honorer sa bravoure et sa participation dans la révolution haïtienne, une place porte son nom au Champ de Mars, la Place Catherine Flon, au sein de la Place des Héros de l’Indépendance.

Cette place a été construite en 2000 grâce à des femmes engagées dans la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAPDF) et elle a été reconnue officiellement par le gouvernement haïtien en 2004. Dans cet odre d’idée, plusieurs écoles et équipes sportives, ainsi que des rues du pays, portent également le nom de Catherine Flon.

En 2000, le gouvernement haïtien, par souci d’appropriation de ce patrimoine national, fit figurer le portrait de cette grande femme sur le billet de dix gourdes. De nombreux articles lui sont aussi dédiés par la suite. Catherine Flon, par son geste essentiel, reste encore aujourd’hui le symbole de l’étendard haïtien.

Dans l’objectif de célébrer le 250e anniversaire de naissance de Catherine Flon et renforcer sa candidature comme personnalité ayant marqué l’histoire de l’humanité, la délégation haïtienne auprès de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a organisé cette année du 8 au 17 mars, une exposition de photos des femmes haïtiennes, dont celle de Catherine Flon, à la salle Miró de l’UNESCO à Paris.