Haïti-Intempéries : au moins 3 morts et 200 maisons inondées

Les États-Unis poursuivent leurs déportations vers Haïti, malgré une situation sécuritaire toujours plus préoccupante. Ce mardi, un avion en provenance du territoire américain a atterri à l’aéroport international du Cap-Haïtien avec à son bord 46 personnes expulsées, dans le cadre du durcissement de la politique migratoire de l’administration Biden.
Selon le Miami Herald, citant une source gouvernementale, 25 des 46 rapatriés ont un casier judiciaire. Pour l’heure, leur identité n’a pas été révélée. Leur retour intervient alors qu’Haïti traverse une grave crise sécuritaire, alimentant les craintes d’une aggravation de l’instabilité. Certains diplomates estiment que cette décision pourrait compromettre les efforts, bien que limités, des autorités haïtiennes pour tenter de restaurer l’ordre.
« L’expulsion continue d’individus vers un pays en crise n’est pas seulement cruelle, c’est un affront direct aux obligations juridiques et morales des États-Unis en vertu du droit international », a dénoncé Guerline Jozef, cofondatrice de la San Diego Haitian Bridge Alliance. Cette organisation fait partie des groupes qui poursuivent l’administration Biden pour avoir mis fin aux programmes de libération conditionnelle humanitaire instaurés sous Donald Trump. Ces programmes avaient permis à des dizaines de milliers d’Haïtiens, ainsi qu’à des Cubains, des Nicaraguayens et des Vénézuéliens, de s’installer temporairement aux États-Unis.
Pour Mme Jozef, ces expulsions « constituent une violation flagrante du droit international des droits de l’homme ».
De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger la suspension des rapatriements vers Haïti, en raison du contexte sécuritaire et humanitaire désastreux. Lors d’une visite officielle d’une semaine en Haïti, William O’Neil, expert indépendant des Nations Unies sur les droits humains, a renouvelé son appel à stopper ces retours forcés, non seulement en provenance des États-Unis, mais aussi d’autres pays de la région.
L’expulsion de criminels vers Haïti, en pleine montée en puissance des gangs armés, ne fait qu’alimenter le scepticisme de nombreux citoyens haïtiens à l’égard de la politique américaine dans le pays.