10 points essentiels à retenir du discours du nouveau chef du parquet de Port-au-Prince
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), en collaboration avec le gouvernement, a célébré ce jeudi 17 octobre le 218e anniversaire de l’assassinat du père fondateur de la nation, Jean-Jacques Dessalines. La commémoration s’est déroulée en deux temps : un dépôt de gerbe au Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH), suivi du discours officiel prononcé par le président Leslie Voltaire à la villa d’accueil.
Les membres du Conseil Présidentiel de Transition et du gouvernement ont rendu hommage à Jean-Jacques Dessalines à travers des interventions saluant son rôle décisif dans la lutte pour l’indépendance et la fondation d’Haïti.
Lors de son discours, le président du CPT, Leslie Voltaire, a dénoncé la “grande conspiration” qui a conduit à l’assassinat de Dessalines, qu’il a qualifié d’acte “malhonnête et barbare”, ayant mis un terme brutal à un projet de société fondé sur la justice sociale et la liberté. Il a rappelé que depuis plus de deux siècles, le peuple haïtien réclame justice pour celui qui a aboli le système colonial, esclavagiste et raciste, permettant la naissance du premier État noir libre.
Voltaire a évoqué la vision de l’empereur Jacques 1er, qui aspirait à une société où chacun vivrait dans le respect, la dignité et la liberté, déplorant la disparition prématurée de cette figure emblématique. Il a également souligné l’importance de rester fidèle aux idéaux de Dessalines et a encouragé les Haïtiens à continuer à se battre pour la justice sociale et l’équité.
« C’est à nous de nous libérer si nous voulons vraiment être libres », a martelé Voltaire, dénonçant le drame de 1806 qui, selon lui, a plongé le pays dans une crise sans fin. Il a réaffirmé la détermination du CPT à soulager les souffrances du peuple haïtien et a plaidé pour l’unité des forces vives de la nation, afin de poursuivre les idéaux des ancêtres et permettre à la liberté de prospérer en Haïti.
Le président a également annoncé que le Conseil électoral serait installé dès le vendredi 18 octobre, marquant ainsi le début des préparatifs pour la tenue des élections, dans le but de rétablir l’ordre démocratique.
Tensions lors des commémorations
Malgré l’importance de l’événement, la journée a été marquée par de vives tensions. Dès le matin, des tirs nourris ont retenti autour du Champ-de-Mars, initiés par des gangs de Bel-Air avant même l’arrivée des officiels. Des unités spécialisées de la police, déployées pour l’occasion, ont riposté et repoussé les assauts des gangs criminels.
La violence ne s’est pas limitée à cette zone. Des tirs sporadiques ont été entendus dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine, notamment à Delmas 24, Solino, Fort National, Vivi Michell, Tabarre et Croix-des-Bouquets. Les raisons de ces attaques demeurent floues, mais les appels à une intervention policière se sont multipliés alors que la population, paniquée, réclamait de l’aide.
Une manifestation, initialement prévue pour ce 17 octobre, a été étouffée dans l’œuf par les forces de l’ordre, ajoutant une tension supplémentaire à cette journée déjà tumultueuse.