Absence de dépôt des états financiers : la CSC/CA menace les directeurs généraux
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres continue d’exprimer ses vives préoccupations face à la détérioration du climat sécuritaire en Haïti.
Dans son rapport trimestriel présenté au Conseil de Sécurité de l’organisation la semaine écoulée, le patron de l’ONU a réitéré son appel pour le déploiement d’une force internationale en Haïti dans le but de contrer la volonté expansionniste des gangs qui disputent le contrôle total de la capitale et d’autres régions du pays.
« Les affrontements entre bandes armées et la Police sont de plus en plus violents et fréquents. Ils font de nombreuses victimes civiles et entraînent la destruction de biens et le déplacement de civils, ce qui ne fait qu’accroître la vulnérabilité de la population et la nécessité d’une aide humanitaire », a expliqué le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport sur la situation en Haïti.
« Le nombre d’homicides signalés a augmenté de 21 %, soit 815 homicides entre le 1er janvier et le 31 mars, contre 673 au cours du dernier trimestre de 2022. Le département de l’Ouest en comptabilise 80 % à lui seul.
Par ailleurs, « 637 enlèvements ont été enregistrés au cours du premier trimestre de 2023, contre 391 au cours des trois derniers mois de 2022, ce qui représente une augmentation de 63% », a-t-il ajouté tout en dénonçant l’utilisation du viol comme arme utilisée par les bandes armées et l’enrôlement de mineurs dans leurs rangs.
Ainsi, il appelle la communauté internationale à une action urgente.
« La population haïtienne doit s’approprier des solutions à la crise et en prendre la tête, mais l’ampleur des problèmes est telle qu’il est impératif que la communauté internationale apporte une solution et un soutien immédiat. Je réaffirme qu’il faut de toute urgence déployer une force armée spécialisée internationale, comme je l’ai expliqué dans la lettre que j’ai adressée le 8 octobre 2022 au Président du Conseil de sécurité (S/2022/747).
Associé au soutien stratégique et consultatif du BINUH pour renforcer les capacités de la police, le déploiement d’une telle force reste essentiel en ce qu’il aide les autorités nationales à endiguer la violence à l’égard du peuple haïtien et les violations des droits humains de celui-ci, à rétablir l’état de droit et à créer des conditions propices à la tenue d’élections crédibles », a écrit le diplomate portugais dans son rapport.
En outre, le Secrétaire général des Nations-Unies dit croire que la lutte contre la violence des bandes armées doit s’accompagner de progrès concrets dans la résolution de la crise politique, sous peine de voir les institutions haïtiennes continuer à s’éroder et le peuple haïtien, à souffrir davantage. Les efforts visant à dégager le consensus le plus large possible et à définir une feuille de route dirigée par le pays en vue de créer les conditions politiques et de sécurité nécessaires à la tenue d’élections et au rétablissement d’institutions démocratiquement élues restent essentiels.
Toutefois, le responsable dit noter que des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de l’accord connu sous le nom de Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes, signé le 21 décembre 2022.
L’installation du Haut Conseil de Transition et la nomination des membres de la Cour de cassation constituent des étapes décisives sur la voie de la restauration des institutions démocratiques du pays, selon le document.
Il informe qu’en dépit du fait que la nomination des nouveaux conseillers électoraux, prévue par l’accord du 21 décembre, n’a pas encore eu lieu, le BINUH et le PNUD ont continué d’appuyer le renforcement des capacités du secrétariat exécutif du Conseil électoral provisoire. En outre, des discussions sur les stratégies de prévention de la violence électorale ont été organisées entre les représentants des institutions électorales et locales, de la société civile, du secteur privé, des groupes religieux, des médias et du secteur culturel, dans les départements du Sud-Est, du Centre et de l’Artibonite.
De son côté, le Ministère des finances a ordonné le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaires au personnel du CEP, ce qui a permis de relancer les activités électorales essentielles, notamment la mise à jour des listes électorales.
A ce propos, l’Office national d’identification a fait état d’une augmentation significative de nouvelles inscriptions de citoyens depuis le début du mois de janvier, avec 2 000 inscriptions par jour.
Au 6 avril, quelque 5 356 000 personnes en âge de voter étaient inscrites sur la liste électorale, dont 2 788 000 femmes, toujours selon le rapport.