Les 39 citoyens haïtiens dont des anciens hauts dignitaires, des hommes d’affaires et des chefs de gangs interdits d’entrer en République dominicaine par le président Luis Abinader dimanche dernier, s’exposent à l’arrestation et au rapatriement, rapporte le journal Listin Diario.
Après vérification, la Direction Générale de la Migration assure que les concernés ne sont pas sur le territoire dominicain.
Cependant, le directeur de la communication de la DGM, Nelson Gutierrez, n’y va pas par quatre chemins : « Au cas où nous prendrons connaissance de leur présence, les agents ont reçu l’ordre de les arrêter et de les renvoyer dans leur pays », a-t-il déclaré.
Considérant la porosité de la frontière entre les deux pays où des zones échappent au contrôle des autorités haïtiennes et dominicaines, une source citée par le quotidien Listin Diario exprime ses doutes quant à l’application effective de cette mesure prise par le président Luis Abinader.
« Le problème, c’est qu’il y a des endroits à la frontière qui ne sont pas sécurisés. De plus, il y a de nombreuses parties où l’armée n’arrive pas à contrôler », a déclaré la source, qui requiert l’anonymat.
Rappelons que dans une correspondance datée du 14 avril 2023, le président Luis Abinader a instruit le directeur général de la migration, Venancio Alcántara, d’interdire l’entrée sur le territoire dominicain à 39 citoyens haïtiens dont un membre de l’actuel gouvernement, deux anciens Premiers ministres, des anciens parlementaires, des membres du secteur privé des affaires et des chefs de gangs qui, écrit-il, représentent une menace pour la sécurité et les intérêts de la République dominicaine.
En Haïti, certains des sanctionnés minimisent cette mesure et d’autres parlent d’une liste incomplète car, selon eux, deux anciens présidents et des hommes d’affaires visés également par des sanctions internationales, ne font pas partie du lot.