CONCACAF Champions Cup : une édition sans la présence d’un club haïtien
Dans le Bas-Artibonite, la situation sécuritaire reste toujours très préoccupante deux mois après l’installation du commissaire Goodson Jeune, à la tête de la Direction Départementale de la Police Nationale d’Haïti dans l’Artibonite. Le successeur de Brice Myrtil peine à trouver la bonne formule pour mettre les bandits armés hors d’état de nuire.
Lors de sa prise de fonction le 9 février dernier, le responsable de la PNH avait promis de tout mettre en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le département de l’Artibonite, particulièrement dans le Bas-Artibonite, où des gangs armés imposent leurs lois dans plusieurs communes.
Le groupe armé dénommé « Koko Rat San Ras », contrôle la route nationale numéro 1 entre l’Estère et Gonaïves et le gang Gran Grif basé à Petite-Rivière de l’Artibonite, exerce un contrôle sur les communes de Liancourt et des Verrettes. Plus de deux mois après l’arrivée du DDA, les assassinats, les enlèvements, les cas de viols et d’autres exactions continuent de rythmer le quotidien de la population de la région.
Des pans entiers du territoire du département sont toujours occupés par des individus armés, provoquant ainsi la fermeture des établissements scolaires à Liancourt et la paralysie du transport en commun sur le tronçon Pont-Sondé/Mirebalais, la voie empruntée généralement pour se rendre à Port-au-Prince.
S’ajoutent également le ralentissement des activités au marché de Pont-Sondé, le plus grand marché public de la région et la fermeture de certaines institutions étatiques, comme des tribunaux de paix, des sous-commissariats et l’Office national d’identification (ONI).
Pris de panique, les habitants continuent de fuir les zones de conflit pour s’installer dans des communes limitrophes comme Saint-Marc, Marchand Dessalines, les Gonaïves et la localité de Désarmes. À Moreau-Drouet, lieu de l’assassinat des 6 policiers en janvier dernier, près de 70% de la population ont fui la zone, selon nos constats.
« Les rues sont vidées. Ceux qui sortent encourent le risque de se faire enlever ou dépouiller de leurs effets personnels par des hommes armés. Toutes les activités sont quasiment au point mort depuis le drame du 25 janvier. Du jamais vu dans toute l’histoire de la zone », déplore Dave, un habitant de la localité.
« Je ne vais lancer aucun appel à l’endroit des dirigeants car ils sont tous complices », avance-t-il, demandant par ailleurs à la population de s’unir pour se protéger contre le fléau de l’insécurité.
Alors que l’arrivée de Goodson Jeune à la tête de la DDA de la PNH était perçue comme une lueur d’espoir par plus d’un, plus de 60 jours après, la population continue de compter ses victimes et aucune opération n’a été menée dans le fief des bandits armés qui endeuillent les familles.