La population de Cité-soleil face aux gangs armés et aux problèmes sociaux
Les actes de violences se sont intensifiés dans le pays depuis le début de l’année. Plus de 500 personnes ont été tuées et 300 blessées, a indiqué l’Organisation des Nations-unies (ONU) ce mardi 21 mars.
Les bandits ne chôment pas. Les violences armées perpétrées contre la population civile ont explosé depuis le commencement de l’année, selon un rapport émanant du Haut-commissariat de l’Organisation des Nations-unies aux droits de l’homme. Au total ,530 personnes ont été tuées, 300 blessées, 277 kidnappées depuis janvier 2023. Un bilan qui paraît un peu loin de la réalité, tenant compte que bon nombre de cas n’ont pas été déclarés.
De début janvier à mi-mars, un total de 531 personnes ont été tuées, 300 blessées et 277 kidnappées dans des incidents liés aux gangs, principalement dans la capitale, Port-au-Prince, selon les informations recueillies par le Service des droits humains du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH).
« Rien qu’au cours des deux premières semaines de mars, les affrontements entre gangs ont fait au moins 208 morts, 164 blessés et 101 personnes ont été enlevées. La plupart des victimes ont été tuées ou blessées par des tireurs embusqués qui auraient tiré au hasard sur des personnes se trouvant chez elles ou dans la rue », a déclaré aux journalistes la porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Marta Hurtado.
« Nous demandons à la communauté internationale d’envisager d’urgence le déploiement d’une force d’appui spécialisée, avec un plan d’action complet et précis », a souligné Mme Hurtado.
À cela s’ajoutent 160 000 personnes qui ont été contraintes de fuir les quartiers populaires, gangrénés par la violence des gangs armés. Cette situation a, entre autres, pour corollaire la fermeture des écoles et l’effondrement du secteur informel, poumon de l’économie nationale.
Aveu d’impuissance
La ministre de la justice et de la sécurité, Emmelie Prophète, a été, lundi 20 mars 2023 a été reçue par le journaliste Yvenert Foesther Joseph à la radio RSF à l’émission « Yvenert en direct ». La garde des sceaux a mis le feu aux poudres en répondant aux questions relatives aux terroirs occupés par des individus armés.
L’auteure du livre les « Villages de Dieu » a fait son aveu d’impuissance. « Aujourd’hui, il y a des territoires perdus que l’État doit récupérer » a-t-elle reconnu tout en affirmant qu’elle ne s’aventurerait pas sur la route de Martissant pour quelque motif que ce soit.
Le gouvernement et le haut commandement de la Police nationale n’ont pas tenu leurs promesses. L’opération TORNADE 1 décrétée par le haut commandement de la PNH semble très loin de déstabiliser les bandits, qui au contraire, gagnent de plus en plus de territoire.
Plusieurs riverains des quartiers périphériques de la capitale dont Meyotte, Diègue, Torcel , Laboule subissent depuis quelques jours les assauts de bandits armés. Désespérés et livrés à eux-mêmes, plusieurs habitants de la zone de Diègue ont dû fuir leurs maisons.