Violence à Cité Soleil: l’Archidiocèse de Port-au-Prince indignéé par l’insouciance du gouvernement
Dans cette note rendue publique le 6 mars dernier, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique a appelé les citoyens à s’autodéfendre face à d’éventuelles irruptions d’individus armés dans leurs domiciles compte tenu de la multiplication des actes de banditisme dans le pays.
Une note jugée intempestive par certains juristes, dans un contexte où les groupes armés détiennent des armes de guerre et une puissance de feu presque semblable à celle de la PNH.
Intervenant à l’émission Panel Magik de ce dimanche 11 mars sur la Radio Magik 9, autour des normes et instruments juridiques relatifs à l’arme à feu en Haïti, Me Amendo Alexis a effectué une analyse approfondie de cette note du MJSP.
« A travers cette note, le Ministère veut se décharger de sa responsabilité de sécuriser des vies et des biens pour la transférer à la population qui n’a pas les moyens technologiques et légaux pour se procurer des armes de guerre proportionnelles à celles des gangs », estime le professeur de droit administratif.
Me Amendo Alexis croit que la note ne reflète pas la réalité et les normes juridiques, car les gangs disposent, de nos jours, des armes de guerre en violation de la loi.
Pour parvenir à l’application des recommandations du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, l’homme de loi préconise la libéralisation du marché des armes en Haïti.
Dans les conditions actuelles, l’achat d’une arme et l’obtention d’une autorisation de détention ou de port d’arme à feu relève d’un parcours du combattant pour un citoyen voulant rester dans la légalité, car il faut faire la demande auprès de la Direction Générale de la PNH et attendre l’autorisation avant de l’acheter hors du pays.
Selon les lois en vigueur, la PNH détient le monopole de l’importation et la vente d’armes à feu sur le territoire national.
De l’avis de Me Alexis, la libéralisation de ce marché favoriserait un contrôle strict sur l’importation et la circulation des armes dans le pays.
Pour l’heure aucune entreprise n’est autorisée à commercialiser les armes à feu sur le territoire national alors que les groupes armés disposent des armes de gros calibre dans leur arsenal, déplore Me Amendo Alexis qui plaide en faveur de la régularisation des frontières pour éviter la contrebande.