Piratage de comptes Moncash et Natcash : un suspect sous les verrous

La présence habituelle des bus de la Direction générale de l’immigration devant les hôpitaux dominicains s’est nettement raréfiée la semaine dernière. Seule la maternité Nuestra Señora de La Altagracia a vu stationner un bus d’intervention, alors qu’aucune présence n’a été signalée devant d’autres centres hospitaliers majeurs, tels que Francisco E. Moscoso Puello, Marcelino Vélez Santana ou Salvador B. Gautier. Une situation inédite qui soulève une question : assiste-t-on à un relâchement des mesures migratoires mises en place en avril dernier, ou s’agit-il d’une stratégie d’intervention plus discrète ?
Un mois après l’annonce de quinze mesures visant à freiner l’immigration irrégulière des ressortissants haïtiens, les opérations de contrôle semblent s’être estompées. Une équipe du journal Listín Diario, dépêchée sur le terrain, n’a observé ni agents de l’immigration, ni militaires dans les établissements précités — un contraste marqué avec les semaines précédentes, où leur présence était constante, notamment devant les maternités fréquentées par de nombreuses femmes haïtiennes.
Contactée par Ted’Actu, Nanège Baptiste, résidente haïtienne installée depuis plus de dix ans à Santiago, estime que ce retrait apparent relève plutôt d’un changement de méthode :
« Autrefois, les sans-papiers savaient où se trouvaient les agents et pouvaient les contourner. Aujourd’hui, ils sont plus discrets, moins prévisibles. »
Pour elle, il est prématuré de parler d’un relâchement, d’autant que les expulsions se poursuivent à un rythme soutenu aux différents points frontaliers.
À l’inverse, Colin Fleurimond, originaire de Liancourt (Artibonite), y voit un signal clair d’essoufflement politique :
« Il y a deux ou trois mois, les agents étaient partout : hôpitaux, églises, chantiers…Leur retrait des hôpitaux est significatif, surtout face aux critiques suscitées par cette mesure, tant en Haïti qu’en République dominicaine. » Il appelle néanmoins ses compatriotes à rester vigilants.
Pour rappel, la mesure d’expulsion des femmes enceintes avait été officiellement adoptée en mars par le président Luis Abinader, dans le cadre d’un plan global de lutte contre l’immigration irrégulière. Depuis, plus de 119 000 Haïtiens — dont des femmes enceintes, des nourrissons et des enfants — ont été rapatriés, selon les chiffres de la Direction générale des migrations (DGM).