Renouvellement du mandat du BINUH , « Pitit Desalin » se positionne
Quand madame Mirlande Hyppolite Manigat exprime ses griefs face au manque de moyens pour le bon fonctionnement du Haut Conseil de Transition, elle n’y va pas par quatre chemins
“On ne peut pas nous traiter de cette manière”, a dénoncé la présidente du HCT qui intervenait à l’émission Panel Magik de la Radio Magik 9, ce mardi 7 mars.
La dirigeante politique a déploré l’insouciance du Premier ministre Ariel Henry à l’égard des trois membres du Haut Conseil de Transition, instance issue de l’accord du 21 décembre et installée le 6 février dernier.
Un mois après, madame Manigat a fait part de ses premières frustrations allant du manque de budget alloué au HCT jusqu’à sa mise à l’écart dans certaines décisions importantes en passant par des difficultés liées aux aspects administratifs.
“Nous essayons de nous mettre en place. Là où nous sommes logés ne convient pas. Nous sommes au 5e étage du ministère du Commerce et nous avons parfois des difficultés même avec l’ascenseur parfois. Il y a des meubles mais il n’y pas de bureaux. On ne peut même pas trouver une feuille de papier. Nous avons des difficultés pour fonctionner, comme institution. On ne peut pas recruter du personnel puisqu’on n’a pas encore de budget”, s’est plaint la constitutionnaliste.
Dans cette entrevue accordée à la Radio Magik 9, la présidente du Conseil National de Transition en a profité pour s’inscrire en faux contre la perception de l’opinion qui pense que le HCT est une instance à la solde du Premier ministre Ariel Henry et de son gouvernement.
« Les gens pensent que l’on est à la merci du gouvernement, que le premier ministre fait de nous ce qu’il veut, ce qui n’est absolument pas le cas. Vous ne pouvez pas me voir comme quelqu’un qui peut accepter n’importe quoi de n’importe qui”, a- t- elle fait savoir.
La non application de l’accord du 21 décembre 2022 demeure la plus grande préoccupation des signataires du document qui y voient un manque de volonté de l’exécutif.
Un avis que semble partager madame Manigat qui rappelle que le remaniement du gouvernement a été l’un des points clés de cet accord.
« Nous attendons les premiers signes de l’application de cet accord qui a été signé et publié dans le Moniteur”, a indiqué la présidente du HCT avant d’ajouter : “jusqu’à présent le Premier ministre n’a pas encore donné de signe qu’il va remanier le gouvernement, alors que la plupart des ministres devraient partir ainsi que les Directeurs Généraux selon les prescrits de l’accord, a-t-elle soutenu.
Aucune rencontre n’a eu lieu jusqu’ici entre le Premier ministre et le HTC sur la question du remaniement ministériel, a confirmé la constitutionnaliste.
C’est dans ce contexte qu’une réunion a été tenue ce lundi 6 mars entre la Présidente du Haut Conseil de la Transition Mirlande Manigat, et des membres de la commission de suivi de l’accord du 21 décembre 2022. Les deux parties ont discuté notamment autour de l’application du document de Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes.
Madame Manigat dit comprendre les préoccupations de la population en ce qui a trait à la détérioration du climat sécuritaire du pays notamment au niveau de la zone métropolitaine de Port-au–Prince, alors que des ministres qui devraient participer dans le combat contre ce fléau n’ont rien fait.
“Nous avons l’impression que le public attend beaucoup de nous. Nous ne serons peut-être pas en mesure de satisfaire les désidératas les plus importants, notamment en ce qui concerne le phénomène de l’insécurité. Il revient au gouvernement d’assurer la sécurité de la population”, a-t-elle fait savoir.
S’agissant du Conseil Electoral Provisoire, la présidente du HTC a indiqué que cette question n’est pas encore à l’ordre du jour. De l’avis de la constitutionnaliste, la révision constitutionnelle doit précéder la mise en place du CEP
Nommés par arrêté du 17 janvier et installés le 6 février 2023, les trois membres du HCT, Mirlande Manigat, Calixte Fleuridor et Laurent Saint -Cyr ont pour mission de contribuer à la définition des orientations stratégiques des pouvoirs publics à travers la création des conditions politiques et sociales pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers la tenue des élections crédibles et transparentes.
Cet organe a pour mission également de promouvoir le dialogue politique et créer des conditions nécessaires pour le retour à un climat de sécurité et de paix entre autres, selon le document de Consensus National.