Me Berto Dorcé, ministre de la Justice et de la Sécurité publique, réagit aux allégations selon lesquelles il serait impliqué dans l’affaire de trafic d’armes à feu à Port-de-Paix. Dans trois messages publiés sur son compte Twitter le mardi 2 août 2022, il a d’abord fait savoir que toutes les libertés ont des limites et que le non-respect de celles-ci est passible de sanctions. Ensuite, le ministre de la Justice de la République s’en est pris aux médias qui, selon lui, ont tendance à se transformer en tribunaux, rappelant qu’il appartient à la justice d’examiner les infractions et de prononcer les peines prévues par la loi.
Le ministre a abordé le sujet sans détour en faisant un point de droit. Dans le premier message, il écrit que « d’un point de vue juridique, il convient de rappeler que toute liberté a des limites et que le non-respect de ces limites est passible de sanctions », avant de préciser qu’ « en effet, les propos diffamatoires constituent les limites de la liberté d’expression et de la presse. Au-delà de cette limite, les griefs seront donc considérables et les voies menant à la recherche de la vérité seront brouillées ». Dans la même intervention, le ministre de la Justice soutient que « tout citoyen peut donc parler, écrire et imprimer librement, sauf à abuser de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Dans une seconde publication, le supérieur de Robinson Pierre-Louis, emprisonné dans l’affaire de trafic d’armes à feu, a laissé entendre que « les médias ont parfois tendance à se transformer en véritables tribunaux où les personnalités sont mises en accusation, les internautes en huissiers, les curieux en greffiers, et les envieux en témoins à charge ». Dans le dernier message, Me Dorcé a rappelé qui a le droit de juger, et selon ses précisions, ce n’est pas la presse.
« Il faut souligner qu’il appartient à la justice et à elle seule d’examiner les infractions commises, de rassembler les preuves et les indices, de rechercher les auteurs et coauteurs et de leur infliger les peines prévues par la loi. Tout ce processus doit se dérouler dans le strict respect du principe de l’indépendance des trois pouvoirs (judiciaire, exécutif, législatif) », terminent ses publications.
Rappelons que M. Berto Dorcé, l’actuel ministre de la Justice, est soupçonné dans l’affaire de trafic d’armes à feu et de munitions à Port-de-Paix. Robinson Pierre-Louis, ancien membre de son cabinet, a été arrêté et incarcéré au Pénitencier National dans le cadre de ce dossier, et Fritz Haubourg, ancien sous-directeur des affaires judiciaires au Ministère de la Justice, fait l’objet d’un avis de recherche. Selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), ce ministère est entaché par ce scandale. Cependant, le titulaire du poste est toujours en fonction.