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Un an après, où en est l’enquête de sur l’assassinat du président Jovenel MOÏSE ? Une question que beaucoup de gens se posent à l’occasion de la commémoration de cette date macabre. L’organisation de droits humains RNDDH en apporte des éléments de réponse.
Dans un document de 24 pages, publié le 8 juillet 2022 ; le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) fait le point sur l’état d’avancement de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse. Dans ce rapport, l’organisme haïtien de droits humains met l’accent sur la stagnation du dossier.
D’entrée de jeu, le RNDDH n’y va pas par quatre chemins. Il souligne qu’un an après, aucune avancée sérieuse n’a été réalisée dans le cadre de cette investigation. Pour preuve, l’organisme de droits humains relate l’inertie de l’enquête partielle de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), et souligne le jeu de chaise musicale des juges instructeurs, qui visiblement ne fait pas avancer le dossier. Parallèlement, l’organisation retrace le bilan partiel de l’enquête qui, un an plus tard, témoigne d’un immobilisme flagrant.
« 5 juges instructeurs ont été successivement désignés ; 4 personnes ont été arrêtées à l’étranger, dont 1 récemment relâchée ; 47 autres personnes arrêtées et incarcérées en Haïti, dont 13 seulement ont pu être auditionnées […] ». Toujours selon le rapport : 4 des 13 personnes auditionnées ont été relâchées et les 9 autres ont été refoulées en prison. Le RNDDH souligne aussi qu’un (1) détenu est mort en prison et 42 autres croupissent dans leurs cellules dans des conditions infrahumaines.
Plus loin, le Réseau National Des Droits Humains regrette que rien n’ait été fait pour traiter les personnes incarcérées dans le respect de la dignité humaine, et dans le respect de leurs garanties judiciaires. En effet, plusieurs des personnes incarcérées ont été victimes de brutalités policières et n’ont pas été entendues en présence de leurs avocats ou de témoins de leurs choix ; d’autres souffrent de maladies et ne reçoivent pas de soins appropriés à leurs cas, se désole l’organisme de défense des droits humains, dans ce rapport.
Un rapport se préoccupe aussi du climat d’insécurité généralisée du pays.
D’une pierre deux coups, le RNDDH en a profité pour dresser un tableau sombre de la situation sécuritaire actuelle du pays. Selon l’organisation: « De janvier 2022 à date, en moyenne 3 personnes sont assassinées par jour dans tout le pays, (soit par arme à feu, soit à l’arme blanche) ; une moyenne de 10 personnes sont enlevées et séquestrées par jour ; plusieurs personnes enlevées (des deux sexes) ont été violées ; de nouveaux foyers de gangs ont été découverts tant dans le département de l’Ouest que dans les autres départements du pays ; le palais de justice de Port-au-Prince a été pris d’assaut par des bandits armés et le parlement haïtien fait l’objet de grandes menaces […] ». Par ailleurs le réseau haïtien des droits humains en a aussi profité pour souligne que les prix des produits de premières nécessités ont considérablement augmenté ces derniers jours.
Pour finir, le RNDDH a signifié plusieurs recommandations aux autorités judiciaires et pénitentiaires du pays : Premièrement d’auditionner toutes les personnes actuellement en situation de détention préventive illégale et arbitraire, indexées dans cette affaire, dont les dix-huit (18) Colombiens ; puis d’auditionner les personnes à l’encontre desquelles des ordres restrictifs de liberté ont été émis ; d’octroyer une commission rogatoire à la DCPJ, pour l’approfondissement de son enquête ; et enfin de s’assurer que toutes les personnes incarcérées dans le cadre de ce dossier particulièrement, soient traitées dans le strict respect des règles minima pour le traitement des détenus.e.s ; de juger et de condamner toutes les personnes impliquées dans la préparation et la perpétration de cet assassinat.