Dans un bulletin publié le 30 juin 2022, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a indiqué qu’au moins 326 kidnappings ont été enregistrés dans le pays entre avril et juin 2022. Cela augmente le nombre de cas répertoriés dans le pays à 44.8%, comparativement au premier trimestre de l’année où seulement 225 cas ont été recensés.
D’après le centre, le mois qui accuse le plus grand nombre de kidnapping est le mois de juin qui compte 155 cas. 53 ont été recensés en avril contre 118 en mai. Ces 326 enlèvements, à en croire le bulletin du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH), sont repartis ainsi : 296 Haïtiens et 36 étrangers de 9 pays différents.
Le CARDH dit croire que la vie politique haïtienne contribue grandement à rendre l’État aussi délinquant. En conséquence, il appelle à la moralisation de ce secteur. De même, il a indiqué qu’il est nécessaire de renforcer la Police afin qu’elle puisse répondre à ses missions, puisque la sécurité est le premier besoin de la population et cela favorisera également la tenue des élections.
« La sécurité doit être abordée sous l’angle des moyens concrets par rapport à la nouvelle réalité criminelle et non sous les angles des postures, des promesses », a écrit le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) pour étayer ses affirmations. Aussi, en référence au renforcement des moyens de l’institution policière, il a indiqué que : « la Police, dont les efforts sont mesurables, ne peut résoudre l’insécurité et la criminalité auxquelles le pays est confronté ».
Pour cela, il dit croire qu’« il faut donner à la Police des moyens et un accompagnement concret pour affronter ce problème, à savoir des matériels et accessoires appropriés : chars, hélicoptères, armes et munitions, équipements de protection individuelle, drones équipés, furtifs…, des technologies, centre de commandement et la formation des unités adaptées au développement de la réalité. »
Il est à souligner que ce bilan publié par le CARDH n’a pas rapporté tous les cas de kidnapping enregistrés en Haïti, puisqu’il ne passe pas un jour sans qu’il n’y ait de nouveaux cas. Certains sont connus par le public par rapport au fait que les proches des victimes recourent à la presse, d’autres sont restés dans l’ombre, à cause que les familles ont préféré régler cela dans le silence.
Cela rappelle, par exemple Jean Junior Joseph, un cadre de la Primature porté disparu depuis des jours. Un cas sur lequel personne ne sait réellement ce qui s’est arrivé. La thèse de l’enlèvement a été soulevée mais ne peut pas être confirmée puisqu’il n’a jamais eu de demande de rançon.