Ligue des champions : Frantzdy Pierrot et Maccabi Haïfa qualifiés pour le 3e tour préliminaire
Moribonde. Désastreuse. Catastrophique. Inexplicable… Ce sont, entre autres, des adjectifs que les haïtiens attribuent à la justice haïtienne. De «Timafi » à « Apredye », la liste des victimes en attente de justice en Haïti est longue. Pourtant, la société constate avec amertume l’appareil judiciaire haïtien lui-même venant s’ajouter à la liste depuis l’avènement survenu le vendredi 10 juin 2022. Des gangs armés apparentés à ceux de Village-de-Dieu ont pris d’assaut les locaux du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince, encore sous leur contrôle jusqu’à ce mercredi 15 juin 2022, soit cinq jours après.
Le vendredi 10 juin dernier, alors que tout semblait fonctionner normalement au TPI de Port-au-Prince, des bandits armés ont envahi l’espace. Durant l’assaut, une personne a été blessée par balle, sans compter les pertes de matériels de bureau appartenant à ladite institution, ainsi que le vol d’au moins sept véhicules, d’après la Fondation Je Klere (FJKL). Contre toute attente, les autorités haïtiennes n’ont pipé mot. Ce qui exaspère des citoyens haïtiens qui n’ont pas mâché leurs mots pour faire passer leurs préoccupations particulièrement sur les réseaux sociaux.
Également, ont-ils déploré, les responsables en place n’ont rien fait pour tenter de reprendre le contrôle des locaux, dirigés depuis lors par la bande armée. Aucune intervention policière ni de déclaration de la part des plus hauts gradés de l’appareil judiciaire n’ont été remarquées. Rien. Absolument rien. Au vu et au su de tout le monde, se plaignent-ils, une fois de plus, les bandits armés, plus puissants que jamais, chassent les autorités de l’État de leur propre territoire.
Entretemps, il faut rappeler que les victimes sont en attente. Plus d’un espère un jour que la société saura ce qui est réellement arrivé aux grands assassinés de la Nation. Dans cette réalité, si la Justice ne peut agir même en sa propre faveur, ces citoyens peuvent-ils s’attendre à une quelconque Justice?
Dans ce cas, que doivent espérer les proches de Me Monferrier Dorval, Antoinette Duclaire, Rospide Pétion, Néhémie Joseph, Ti Badio, Diego Charles… N’en parlons pas de Jean-Jacques Dessalines, Jean Léopold Dominique, Jacques Roche, et autres assassinés de la nation? De cette situation, qu’adviendra-t-il des prisonniers incarcérés injustement.
Dans la société haïtienne, la justice est banalisée. Les gangs s’imposent en seuls maîtres et seigneurs et d’après les constats, cela fait peur à la société. Pour un internaute dont on se garde de citer le nom: “c’est l’antre qu’il fallait éviter et aussi la goutte d’eau qui devrait renverser la vase.” Mais, se questionne-t-il, “la société est-elle assez éduquée pour rendre compte que c’en est finalement trop et exiger les autorités en place à assumer leurs responsabilités?” La question reste entière.