Deux policiers enlevés à Canaan, le SPNH-17 interpelle le DG Paraison
Les agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) ne sont pas épargnés par la nouvelle vague d’enlèvements enregistrée depuis le début du mois de novembre dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Deux policiers ont été enlevés le samedi 20 décembre sur la route nationale numéro 1, dans la zone de Canaan, contrôlée par des éléments du gang Taliban, dirigé par Jeff Larose, alias Jeff Gwo Lwa.
Le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17), qui a confirmé l’information sans révéler l’identité des victimes, précise que les deux agents se trouvaient à bord d’un autobus de la compagnie Sans Souci, assurant la liaison Port-au-Prince–Cap-Haïtien, lorsque des individus armés leur ont ordonné de descendre du véhicule à Canaan. Jusqu’à présent, ni l’institution policière ni les familles des otages n’ont reçu de nouvelles.
Dans un communiqué de presse, le SPNH-17 interpelle le directeur général par intérim de la PNH, André Jonas Vladimir Paraison, et l’exhorte à prendre des mesures urgentes pour assurer la protection des agents. Le syndicat appelle également les policiers à éviter la zone de Canaan, ainsi que toutes les routes, localités et quartiers sous le contrôle des gangs armés, afin d’éviter de tomber entre leurs mains.
« Policiers, ouvrez grand les yeux ! Vous payez de votre sang le prix de l’insécurité. Vous protégez les VIP, vous êtes en première ligne dans les combats contre les gangs. Vous devez changer de comportement et d’attitude », a écrit le SPNH-17 dans un message publié sur sa page Facebook officielle. Le syndicat souligne que les membres du gouvernement et ceux du Conseil présidentiel de transition (CPT) se déplacent par voie aérienne, alors que les policiers, eux, sont livrés à eux-mêmes.
« Nous avons déjà perdu beaucoup de nos frères dans des conditions très regrettables. Il faut que cela change », a insisté le syndicat, rappelant que la PNH a enregistré plusieurs pertes en vies humaines depuis le début de l’année dans cette zone sous contrôle du gang Taliban. Le SPNH-17 appelle, par ailleurs, le haut commandement de la police à intensifier les opérations contre les groupes armés.
De la Mission multinationale de soutien à la sécurité à la Force de répression des gangs, le climat sécuritaire demeure alarmant, aussi bien dans le département de l’Ouest, où les gangs contrôlent de vastes territoires, que dans ceux du Centre et de l’Artibonite. Malgré tout, les pays dits amis d’Haïti ont multiplié, jusqu’à la semaine dernière, les promesses d’aide en vue de contribuer au rétablissement de la stabilité dans le pays.