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Lascahobas : une vague de suicides alarmante frappe les déplacés internes
La ville de Lascahobas, dans le département du Centre, est secouée par une série inquiétante de suicides. Depuis le début du mois, plus d’une douzaine de personnes, toutes des déplacés internes ayant fui l’insécurité, ont mis fin à leurs jours en raison de leurs conditions de vie extrêmement précaires.
L’agent intérimaire de la commune, Fredner Joseph, rapporte que cette semaine, une dizaine de corps sans vie — dont ceux de plusieurs femmes — ont été découverts dans la section communale de Juanpas. Ce nouveau drame porte à plus d’une quinzaine le nombre total de victimes depuis le début du mois. Certains corps ont été difficilement identifiés par les autorités locales, tandis que d’autres, retrouvés en état de décomposition avancée, ont dû être rapidement enterrés.
« Nous avons fait une macabre découverte : plus d’une dizaine de personnes fuyant l’insécurité ont été retrouvées mortes cette semaine dans la section communale de Juanpas. Certains se sont jetés dans le fleuve, d’autres ont utilisé une corde pour mettre fin à leurs jours », a précisé Kettely Joseph, CASEC de la section concernée.
Selon Mme Joseph, certaines victimes ont laissé des notes assimilées à des testaments, dans lesquelles elles décrivent l’enfer vécu depuis leur déplacement, consécutif aux attaques menées par les gangs “Taliban” et “400 Mawozo”, membres de la coalition “Viv Ansanm”, qui occupent désormais presque entièrement les villes de Mirbalais et Saut-d’Eau.
Fredner Joseph déplore les conditions misérables et inhumaines dans lesquelles survivent des milliers de déplacés contraints de fuir leurs foyers dans plusieurs communes du département. Ces personnes font face à toutes sortes de difficultés, que ce soit dans les camps de fortune dépourvus d’infrastructures sanitaires ou au sein de familles d’accueil déjà fragilisées économiquement.
Face à ce constat alarmant, l’agent intérimaire renouvelle son appel aux autorités afin qu’elles interviennent d’urgence pour venir en aide aux familles déplacées. Maladies, vols, viols, suicides en série : la vie dans les camps de déplacés s’apparente à un véritable calvaire pour des familles déjà profondément meurtries par la violence.