Depuis plus de deux ans, Haïti fait face à une crise sécuritaire sans précédent. Durant l’année 2024, divers faits liés à l’insécurité ont marqué les esprits. Ted’Actu vous propose une récapitulation de l’actualité nationale en lien avec l’insécurité en vous présentant 10 faits qui ont marqué une grande partie de la population cette année.
Démission d’Ariel Henry
Ariel Henry a annoncé sa démission de son poste de Premier ministre le 24 avril 2024, dans une lettre publiée alors qu’il se trouvait à Los Angeles. Suite à cette annonce, le même jour, le Conseil présidentiel de transition fut chargé de choisir son remplaçant. Henry fut contraint de quitter son poste sous la pression des gangs, qui réclamaient son départ et avaient lancé des attaques coordonnées dans divers quartiers de Port-au-Prince et ses environs.
Évasion d’environ 5 000 prisonniers
Dans la nuit du 2 au 3 mars 2024, en marge des revendications des gangs armés qui exigeaient la démission d’Ariel Henry, le pénitencier national et la prison de Croix-des-Bouquets ont été attaqués. Plus de 3 600 détenus se sont évadés. Les autorités ont également signalé des blessés et au moins 30 décès, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons lors de cette attaque.
Gary Conille fuit les attaques des gangs armés
Gary Conille, successeur d’Ariel Henry, a été évacué d’urgence lors d’une visite à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti. Des individus armés ont ouvert le feu dans la zone, provoquant la fuite des policiers présents. Le Premier ministre nouvellement installé a été mis à l’abri par des policiers haïtiens et des agents kényans de la mission multinationale de sécurité.
Présence de la force multinationale
Le 25 juin 2024, 400 officiers, sur les 2 500 soldats prévus pour composer la force multinationale de sécurité, ont débarqué en Haïti à bord d’un vol de Kenya Airways, à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince. Un deuxième contingent de 200 policiers kenyans est arrivé un mois plus tard, le 16 juillet, pour soutenir la police dans le rétablissement de la sécurité dans le pays.
Solino et Gressier tombés aux mains des gangs
Des membres du gang « Viv Ansanm » ont pris le contrôle de plusieurs localités à Solino le mercredi 13 novembre 2024. Cette attaque est survenue après la mort par balles du policier du SWAT Team, Petit-Dieu Jeff, qui soutenait la population contre les bandits. Des centaines de familles ont dû fuir la zone pour se réfugier dans des abris de fortune.
À Gressier, le 30 juin 2024, des bandits ont attaqué le commissariat de la commune, contraignant les policiers présents à fuir. Cette attaque a eu lieu alors que des policiers kenyans étaient déjà sur le territoire national. En mai, des groupes armés avaient déjà tenté de soumettre Gressier à leur emprise en incendiant
des véhicules et en prenant d’assaut le commissariat.
Changement à la tête de la PNH
Le 20 juin 2024, par un arrêté publié dans le journal Le Moniteur, Normil Rameau a été nommé nouveau directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH). Garry Conille, alors chef du gouvernement, avait déclaré que cette nomination apporterait un souffle nouveau et une énergie renouvelée à la PNH, qui peine à contenir les attaques des gangs armés.
Pétion-Ville et Arcahaie résistent aux gangs
Simultanément, des membres de gangs ont attaqué Bercy, Carriès et le rivage dans une tentative de contrôle de l’Arcahaie. Les forces de l’ordre, appuyées par la population, ont réussi à repousser les bandits malgré la destruction du pont de Bethel par ces derniers.
À Pétion-Ville, 28 membres de gangs de la coalition « Viv Ansanm » ont été tués, et des centaines de munitions saisies. La population, dans un mouvement “bwa kale”, a uni ses forces avec la police pour repousser les assaillants.
Attaque au Wharf Jérémie
Entre le 6 et le 11 décembre 2024, plus de 207 personnes (134 hommes et 73 femmes) ont été sommairement exécutées par le chef de gang Micanor. Ces victimes, en grande partie des personnes âgées, étaient accusées de sorcellerie et de maladies attribuées au fils du chef de gang. Les individus ont été interrogés, conduits sur des lieux d’exécution, puis tués.
Attaque de l’aéroport de Port-au-Prince
Le 11 novembre 2024, un vol de Spirit Airlines reliant Fort Lauderdale à Port-au-Prince a dû atterrir à Santiago, en République dominicaine, en raison de tirs nourris des gangs haïtiens. Une hôtesse de l’air a été légèrement blessée dans cet incident. Quelques semaines plus tôt, un hélicoptère des Nations Unies avait également été pris pour cible par des bandits.
Des journalistes attaqués à l’hôpital général
Le mardi 25 novembre 2024, deux journalistes, Markenzy Nathoux et Jimmy Jean, ainsi qu’un policier, ont été tués lors d’une attaque à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti. Suite à cette attaque, le ministre de la Santé, Dukenson Lorthé, a été limogé.