Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a exigé l’ouverture d’une enquête après le massacre survenu le week-end dernier à Wharf Jérémie, où plus de 184 personnes, principalement des personnes âgées accusées de sorcellerie, ont été brutalement assassinées par des membres d’un gang.
À Cité Soleil, les familles des victimes réclament justice et des actions immédiates, mais elles devront patienter. Plutôt que de lancer une opération pour arrêter Micanor, le chef de gang identifié comme responsable de ces atrocités, le CPT privilégie une enquête approfondie. Cette décision, dans un quartier gangrené par la violence et où l’ONU et des organisations de défense des droits humains estiment à environ 200 le nombre de morts causées par le gang, a provoqué l’indignation générale.
Dans une note officielle, le président du CPT a affirmé que l’enquête vise à identifier et traduire les responsables en justice. Réitérant l’engagement du conseil à restaurer la sécurité, Lesly Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas, s’est limité à présenter ses condoléances aux familles endeuillées. Ces dernières, cependant, attendent des mesures concrètes pour mettre fin à l’impunité qui alimente ces violences.
Un sentiment de déjà-vu !
L’annonce de cette enquête a été accueillie avec scepticisme. Les exemples d’enquêtes sans suite se multiplient : les massacres de Pont-Sondé en octobre dernier, ceux de La Saline, ou encore les meurtres de policiers et de journalistes illustrent l’inefficacité chronique des démarches judiciaires. Ces échecs renforcent le sentiment d’abandon des familles des victimes, laissées dans le désarroi.
Un cycle de violence et d’impunité
Pierre Espérance, défenseur des droits humains, et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dénoncent l’escalade des violences perpétrées par le gang de Micanor Altes. Le massacre de plus de 184 personnes, dont de nombreuses personnes âgées, reflète une brutalité extrême et met en lumière l’absence d’État.
Face à l’ampleur des crimes et l’impunité qui les entoure, des appels pressants sont lancés pour que justice soit rendue. Mettre fin à ce cycle infernal est essentiel pour rétablir les droits fondamentaux des citoyens haïtiens et éviter que de tels drames se répètent.