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Face à l’intensification des contrôles migratoires en République Dominicaine, de nombreux jeunes Haïtiens sont contraints de recourir à des pratiques extrêmes pour éviter l’expulsion. Pour les agents d’immigration, l’identification des Haïtiens repose souvent sur des critères tels que la couleur de peau, la texture des cheveux et le style vestimentaire. Dans ce contexte, certains jeunes Haïtiens choisissent la dépigmentation pour tenter de passer inaperçus.
Une jeune Haïtienne de 22 ans, résidant dans la région de Cibao et ayant requis l’anonymat, témoigne de cette réalité. Ayant déjà été expulsée deux fois, elle affirme avoir dépensé plus de 80 000 pesos dominicains en traitements de dépigmentation pour échapper aux contrôles stricts des agents d’immigration, qui se focalisent sur les caractéristiques physiques. Pour elle, la dépigmentation est devenue un moyen de rester dans le pays, malgré les risques et les sacrifices personnels que cela implique. « Il n’y a pas d’autre solution », confie-t-elle, soulignant la pression à laquelle elle est confrontée.
Elle explique également ne pas être la seule dans cette situation : beaucoup de ses amis, hommes comme femmes, modifient également leur apparence, en changeant non seulement la couleur de leur peau, mais aussi celle de leurs cheveux. Certains assouplissent chimiquement leurs cheveux pour les rendre plus lisses, tandis que d’autres utilisent des perruques ou des extensions pour adopter un style correspondant davantage aux standards dominicains.
Cette pratique, loin d’être un cas isolé, illustre les défis que rencontrent les Haïtiens en République Dominicaine, souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. La quête d’acceptation sociale pousse ainsi ces jeunes à des choix douloureux, les éloignant de leur culture et de leur identité d’origine.
Alors que la pression s’intensifie, cette situation soulève des questions cruciales en matière de droits humains et d’hospitalité. La dépigmentation, bien que tragique, n’est qu’un des nombreux effets de la discrimination institutionnalisée que subissent ces migrants. Sensibiliser l’opinion publique sur les réalités de ces jeunes est essentiel pour promouvoir un avenir où chacun peut vivre dignement, indépendamment de ses origines.