Le port de Port-au-Prince est désormais pratiquement abandonné par les navires, après l’enlèvement de deux marins étrangers. Face à la dégradation de la sécurité dans la baie, plusieurs compagnies maritimes menacent de suspendre leurs opérations en Haïti. Le Premier ministre Garry Cornille a réagi en promettant un renforcement de la sécurité portuaire.
Le dernier navire à avoir accosté à Port-au-Prince l’a fait le 9 septembre, quelques heures avant que deux membres d’équipage d’un cargo ne soient enlevés le 10 septembre. Depuis, les navires qui s’étaient ancrés dans la baie ont quitté précipitamment, tandis que de nombreuses compagnies maritimes refusent désormais d’envoyer leurs équipages et marchandises en Haïti.
Pour tenter de rassurer les acteurs du secteur, le Premier ministre Garry Cornille a annoncé un ensemble de mesures de sécurité, dont le déploiement de trois navires de 110 pieds dans la rade de Port-au-Prince et ses environs. En collaboration avec le ministère des Travaux publics, des Transports et des Communications (MTPTC), la Police nationale d’Haïti (PNH) et les Forces armées d’Haïti (FAD’H), le gouvernement prévoit également la destruction des bâtiments utilisés par les criminels.
« Ces navires seront positionnés dans les eaux de la Gonâve et à proximité du port de la capitale afin de sécuriser les opérations maritimes », a déclaré une source proche de la douane au journal Le Nouvelliste. Ces mesures visent à convaincre les compagnies maritimes de reprendre leurs activités.
La paralysie du principal port du pays pourrait avoir des répercussions dramatiques, Haïti important plus de 80 % de certains produits alimentaires, notamment 82 % de son riz, ainsi que des œufs et de la viande. « Si la situation ne s’améliore pas rapidement, certaines entreprises risquent bientôt d’être confrontées à une pénurie de produits », a ajouté la même source.
Pour rappel, deux marins philippins ont été enlevés le 10 septembre 2024 dans la rade de Port-au-Prince par des individus à bord d’une petite embarcation. Les marins faisaient partie de l’équipage d’un navire de la compagnie internationale Crowley, spécialisée dans le transport de conteneurs. Ces enlèvements ont une fois de plus mis en évidence la nécessité de renforcer la sécurité dans les ports, aéroports et à la frontière pour combattre efficacement le banditisme généralisé.