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Dans un communiqué de presse paru ce jeudi 14 décembre, Médecins Sans Frontières a annoncé la suspension de ses activités au Centre d’Urgence de Turgeau après une attaque mardi contre l’une de ses ambulances. Avec cette suspension, MSF veut analyser les causes de cette attaque et réévaluer les risques sécuritaires qui pèsent sur l’organisation et son activité.
La scène a tout l’air d’un film d’horreur. Le drame vécu par l’équipe de MSF fait froid dans le dos. Les explications de l’organisation dans ce communiqué de presse sont glaçantes. Le mardi 12 décembre 2023, un convoi d’ambulances de l’organisation MSF a été attaqué.
C’était un mardi comme tous les autres. À 4h de l’après-midi, un homme gravement blessé est admis au Centre d’Urgence MSF de Turgeau. Le patient étant dans un état critique, l’équipe médicale décide de le transférer dans un hôpital offrant des soins spécialisés.
Mais, à la sortie du centre d’urgence, une dizaine d’individus armés a arrêté l’ambulance, sortant le patient de force et l’exécutant de plusieurs balles dans le corps avant de s’enfuir. Il s’agit d’un fait assorti d’une violence inouïe dont le nom peine à exister.
« Autour de 17h30, un convoi de deux ambulances quitte la structure pour une référence conjointe. À quelques mètres à peine du Centre d’Urgence MSF, une dizaine d’individus armés surgissent d’une ruelle et font barrage au convoi, tapant sur le capot du véhicule de tête et tirant des coups de feu en l’air, avant d’aller inspecter l’intérieur de l’habitacle. Ils ordonnent ensuite à la seconde ambulance de faire marche arrière pendant qu’ils extraient le patient de la première, le rouent de coups et l’exécutent de plusieurs balles à bout portant avant de prendre la fuite », explique le communiqué.
« Pour pouvoir remplir notre mission, nos équipes ont besoin d’un minimum de sécurité. Nous ne pouvons pas fonctionner si l’intégrité de nos institutions médicales est menacée d’intrusion ou de tout type d’exaction » a déclaré Benoît Vasseur, Chef de Mission pour MSF cité par le communiqué de presse.
« MSF demeure l’une des dernières organisations internationales à délivrer des soins de santé dans la capitale haïtienne et ne peut pas accepter que ses ambulances soient violemment attaquées et des patients abattus en pleine rue. Pour travailler, MSF a besoin que ses institutions médicales, son personnel et ses patients soient respectés et protégés» ajoute-t-il.
Cette suspension a été observée par les responsables afin d’analyser les causes de cette attaque et de réévaluer les risques sécuritaires qui pèsent sur l’organisation et son activité. Cette suspension est actuellement pour une durée indéterminée.
« MSF continue d’offrir des soins médicaux, gratuits et de qualité dans ses autres structures de la métropole : à l’hôpital de Cité Soleil, à l’hôpital de traumatologie et des grands brûlés à Tabarre 36 et à la clinique Pran Men’m de Delmas 33 qui prend en charge les survivants.es de violence sexuelle », précise l’organisation.
Les actes de violence connaissent une hausse vertigineuse dans la capitale haïtienne et d’autres villes de province. Le gouvernement semble dépassé par les événements. La tête se tourne vers le Kenya pour un accompagnement robuste en matière de sécurité.