L’organisation non gouvernementale Amnesty International s’est montrée inquiète quant à l’éventuel déploiement d’une force militaire en Haïti. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres cette semaine, l’ONG a rappelé le côté sombre des interventions militaires en Haïti tout en émettant ses réserves sur la police kényane.
Amnesty International est l’une des rares organisations non gouvernementales à émettre des réserves voire des inquiétudes autour de l’intervention d’une force multinationale en Haïti. Elle met aussi en exergue des questions cruciales qui doivent être prises en considération avant le déploiement d’une quelconque force.
« Tout déploiement de forces de sécurité étrangères doit inclure des paramètres clairs, obligatoires et exécutoires pour empêcher l’usage illégal de la force, la négligence causant des dommages aux populations locales et tout autre abus par des individus déployés dans le cadre de tout effort multinational ; ceux-ci doivent également inclure des mesures claires pour protéger les individus contre l’exploitation et les abus sexuels», a écrit Amnesty International en guise de recommandations.
Plus loin, l’organisation a évoqué les cas de l’épidémie du choléra, l’usage excessif de la force, l’exploitation et les abus sexuels ayant caractérisé des missions de paix dans le passé en Haïti.
Il faut rappeler que depuis près d’un mois, le Kénya s’est proposé pour diriger la force multinationale tant sollicitée par le gouvernement haïtien et le secrétaire général de l’organisation des Nations unies Antonio Guterres.
Amnesty International s’est montrée perplexe quant au comportement de la police kényane en matière des droits de l’homme. Elle dénonce le recours illégal continu de la force contre les manifestants par la police au Kenya.
Amnesty International dit avoir documenté au moins 30 cas de meurtres de manifestants lors des protestations antigouvernementales dans ce pays de l’Afrique de l’est. Ces décès ont été attribués à la suffocation due aux gaz lacrymogènes, selon l’organisation non gouvernementale.
Entre-temps, une mission d’évaluation du Kenya est à Port-au-Prince depuis dimanche en vue de rencontrer des autorités du gouvernement, des membres du haut commandement de la Police Nationale d’Haïti et des autres acteurs. Cette délégation doit repartir demain mercredi avec toutes les informations sur comment aider Haïti dans le d’une éventuelle intervention militaire.