Dans une conférence de presse réalisée ce vendredi 4 août en visioconférence, la sous-secrétaire d’état pour les affaires caribéennes et Haïti, Barbara Feinstein a indiqué que les États-Unis sont optimistes quant aux chances de passage de la résolution devant autoriser le déploiement d’une force multinationale en Haïti. La diplomate reconnaît que ce n’est pas un pari gagné d’avance mais souligne que les partenaires travaillent dur pour y parvenir.
Le déploiement d’une force multinationale en Haïti se précise. Toutefois, beaucoup d’étapes restent à franchir pour parvenir. Faire adopter la résolution au conseil de sécurité des Nations Unies autorisant le déploiement des troupes reste l’étape la plus difficile, selon des analystes.
En conférence de presse, la diplomate s’est dite optimiste quant aux chances de l’adoption de cette résolution. Pour faire montre de son optimisme, Madame Feinstein rapporte que lors de la récente réunion du conseil de sécurité sur Haïti, les États membres ont, à l’unanimité, donné l’autorisation de prolonger pour un an le mandat de la mission de l’ONU sur le terrain en Haïti. Aussi, a-t-elle évoqué le fait que ces pays aient demandé au secrétaire général de l’ONU une proposition claire sur des options envisageables pour soutenir Haïti sur le plan sécuritaire.
« Donc, à ce stade, je dirais que nous sommes optimistes quant aux chances de passage, mais c’est quelque chose sur lequel nous continuerons à travailler dur avec nos partenaires pour soutenir », a-t-elle déclaré.
Samedi dernier, le Kenya a exprimé sa volonté de diriger la force multinationale en Haïti et envoyer 1000 policiers pour en faire partie. D’autres pays se sont joints à la proposition du Kenya comme la Jamaïque, les Bahamas et le Trinidad and Tobago.
Des voix de la société haïtienne se sont élevées pour réagir suite à cette nouvelle. Les avis sont mitigés sur la question. Certains remettent en question le professionnalisme de la police kényane qui fait face au quotidien à des manifestations.
Sur cette question, la sous-secrétaire d’état pour les affaires caribéennes et Haïti a estimé que le Kenya a une expérience approfondie dans les opérations de maintien de la paix, soulignant par ailleurs qu’une mission d’évaluation kényane se rendra en Haïti dans les prochaines semaines dans le but de mieux connaître le terrain et s’enquérir de la situation.
En Haïti, des secteurs de la vie nationale ont l’infime conviction que cette force multinationale pourrait maintenir Ariel Henry le plus longtemps au pouvoir. À ce sujet, la diplomate se dit consciente de ces préoccupations. Ainsi, elle appelle les protagonistes à s’élever au-dessus de leurs différences, à se réunir et à élargir de toute urgence le consensus afin que le pays puisse enfin prendre la voie d’un retour à l’ordre démocratique.
Interviewé par le journal Miami Herald, le sous-secrétaire d’État Todd Robinson a rapporté que la force multinationale pourrait coûter entre 200 à 400 millions de dollars par an. De son côté, la sous-secrétaire d’État pour les affaires caribéennes et Haïti a encouragé les autres membres de la communauté internationale à contribuer au financement, à l’équipement et au personnel de cette éventuelle force multinationale.