Forum sur la sécurité : les organisateurs satisfaits et la population attend des résultats
Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues de Port-au-Prince ce jeudi 20 juillet, pour exiger le départ du Premier ministre Ariel Henry qui célèbre ses 2 ans à la tête du pays. Ces protestataires en colère ont érigé des barricades enflammées dans plusieurs rues de la capitale pour exprimer leur ras-le-bol face à la gestion du pouvoir en place.
Le coup d’envoi de la manifestation a été donné au niveau du carrefour de l’aéroport, angle route de Delmas et Nazon, baptisé « kafou rezistans » par des militants politiques. Elle a démarré avec des centaines de personnes en direction de Delmas/Pétion-Ville. Par ce mouvement, ces citoyens voulaient protester contre la gestion scabreuse du chef du gouvernement Ariel Henry.
« Nous sommes là pour exiger le départ d’Ariel Henry. Ses deux ans à la tête du gouvernement n’ont rien apporté au pays. Le pays a reculé », a déclaré un manifestant, visiblement acide face à la gestion du chef de la Primature.
« Ariel Henry est illégitime pour convoquer le peuple en ses comices. Il n’a pas su rétablir la sécurité dans les quartiers. Les bandits font la loi dans les quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et de certaines villes de province », a lâché un autre.
Arrivés au niveau de Delmas 60, les protestataires ont été bloqués par des policiers composant le dispositif sécuritaire mis en place pour l’occasion alors que leur objectif était de passer par Pétion-ville pour atteindre la résidence du Premier ministre à Musseau, point de chute de la manifestation.
Les agents des forces l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles pour empêcher aux manifestants d’atteindre leur objectif.
Lors de ces échauffourées à Delmas 60, un journaliste de Vant Bèf Info, Pierre Daniel Lamartinière a été victime de brutalités policières. Le confrère a été sévèrement battu par des agents de la PNH.
Ce jeudi 20 juillet marque le 2e anniversaire d’accession au pouvoir du neurochirurgien Ariel Henry, qui dirige seul un exécutif monocéphale sans mandat et sans un plan clairement défini de passation du pouvoir.
Sur tous les plans, Haïti est devenu la risée des nations
Sur le plan économique, Haïti fait face à une crise économique profonde, caractérisée par une inflation galopante, une dépréciation de la monnaie nationale et une augmentation significative du taux de chômage.
Sur le plan politique, malgré deux accords signés entre le gouvernement et les acteurs, aucune avancée n’a été enregistrée dans les négociations devant déboucher sur un dénouement heureux à la crise.
Sur le plan social, selon l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEH), 2,971 personnes ont été tuées de manière violente et 2,115 cas de Kidnapping ont été dénombrés durant les deux dernières années.
Ariel Henry tient les rênes du pays et personne ne sait jusqu’à quand.