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Les syndicats du transport en commun ont exigé une réduction de 40% du prix des produits pétroliers à la pompe et ont lancé un ultimatum de trois jours au gouvernement. Passé ce délai, ils promettent de durcir le ton.
Le mardi 18 juillet 2023, le gouvernement a annoncé une légère réduction du prix des produits pétroliers sur le marché local suite à l’appel de plusieurs secteurs. Cette décision n’est pas du goût des syndicats du transport terrestre qui réclament une réduction de 40% dans un délai de trois jours maximum.
« La décision prise par les membres du gouvernement est une plaisanterie. Le prix du carburant doit être à nouveau réajusté à la baisse, jusqu’à 40%, dans les 72 heures qui suivent », a déclaré le syndicaliste Montes Joseph dans la presse, peu après la publication d’un avis du ministère de l’Économie et des Finances fixant le nouveau tarif de certains produits dérivés du pétrole.
« Nous allons insister pour que le gouvernement agisse correctement dans l’esprit du décret du 9 mars 1995 », a-t-il promis, sans dévoiler sa stratégie.
Le syndicaliste Méhu Changeux a, quant à lui, critiqué l’insignifiance de la révision du gouvernement en enlevant seulement quelques gourdes du prix du carburant, qui ne représente rien par rapport au prix du baril à l’échelle internationale.
De son côté, Marc-André Dériphonse, président de l’Association nationale des propriétaires de stations-service, a salué la décision du Premier Ministre Ariel et de son gouvernement de baisser le prix du carburant sur le marché. Toutefois, il dit s’attendre à un réajustement plus significatif.
Les conducteurs de transports publics assurant le trajet entre Port-au-Prince et les villes de province ont exprimé leur indignation et leur frustration face à cette décision. Selon eux, enlever quelques petites gourdes du prix du carburant ne peut en aucun cas soulager la population en général ni les passagers en particulier, et cette décision « irréfléchie » va créer beaucoup de problèmes entre les passagers et les chauffeurs. Ils estiment qu’il est impossible de réduire le prix du transport avec une telle baisse.
Le nouveau tarif fixé par le gouvernement est de 560 gourdes pour la gazoline, 620 gourdes pour le diesel et 615 gourdes pour le kérosène. Cette décision, loin de satisfaire les demandes de la population, entrera en vigueur le 20 juillet 2023, selon une note du gouvernement.