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La Directrice exécutive du PAM, Cindy McCain et la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell ont mis fin, le 20 juin dernier, à leur visite en Haïti afin de mobiliser le soutien international dans le cadre de besoins humanitaires d’une ampleur inédite dans ce pays. Les deux responsables onusiennes ont rencontré le Premier ministre Ariel Henry, des femmes victimes de violence et des agriculteurs victimes de la crise.
Petites filles violées, enfants recrutés par les gangs, maisons incendiées, la patronne du Fonds des Nations unies pour l’enfance, Catherine Russell a décrit jeudi les « horreurs » subies par la population d’Haïti et appelle le monde à ne pas oublier ce pays ravagé par la violence des gangs, rapporte Radio Canada.
Haïti devient vraiment une crise oubliée, a dénoncé la Directrice générale de l’UNICEF, quelques jours après son retour de Port-au-Prince, rappelant que près de la moitié de la population haïtienne, soit 5,2 millions de personnes, a besoin d’assistance humanitaire, dont près de 3 millions d’enfants.
Dans ce pays miné par la violence, des gangs contrôlent plus de 60 % de la capitale et de grandes parties de la zone agricole du pays, a-t-elle ajouté.
« Les Haïtiens et notre équipe sur place m’ont dit que la situation n’a jamais été pire qu’aujourd’hui. Faim et malnutrition sans précédent, économie paralysée, résurgence du choléra et insécurité massive qui créent une spirale de violence, tandis que les inondations et les séismes nous rappellent la vulnérabilité d’Haïti au changement climatique et aux catastrophes naturelles », a-t-elle déclaré. Madame Russell rapporte plusieurs témoignages de victimes des gangs qui utilisent le viol comme arme d’intimidation et de contrôle.
« Une petite fille de 11 ans m’a dit de la voix la plus douce que cinq hommes l’ont attrapée dans la rue. Trois d’entre eux l’ont violée. Elle était enceinte de huit mois quand nous avons parlé et a accouché quelques jours plus tard », raconte la patronne de l’UNICEF.
« Une femme m’a raconté que des hommes armés ont fait irruption chez elle et l’ont violée. Sa sœur de 20 ans a tellement résisté, qu’ils l’ont tuée en la brûlant vivante. Puis ils ont incendié la maison », a-t-elle ajouté.
Les femmes et les enfants meurent, les écoles et les lieux publics qui devraient être des refuges ne le sont plus. Le monde, collectivement, abandonne le peuple haïtien et si nous ne prenons pas des mesures immédiates, il est difficile d’imaginer un avenir décent pour cette population, a déploré la responsable.
Par ailleurs, Madame Russell salue le courage des enseignants et des travailleurs du secteur de la santé qui bravent les dangers de la rue pour aller travailler avec les enfants, tous les jours, ce qu’elle considère comme une lueur d’espoir.
En conclusion, la Directrice générale de l’UNICEF appelle à une action urgente de la communauté internationale face à ce pays qui risque de s’effondrer totalement.