Le dossier de Me Dorval toujours marginalisé, 31 mois après son assassinat
Au cours de cette semaine, les habitants de Solino, de Kokiyo, Nazon, Avenue Poupelard et des Zones avoisinantes ont vécu l’enfer à cause de l’éclatement d’un énième conflit entre bandes armées rivales dans la région métropolitaine de Port-Au-Prince. Les habitants de ces zones, pour ne pas tomber sous les balles assassines ont dû fuir leurs maisons.
Une nouvelle étape est franchie dans la guerre des gangs à Port-Au-Prince, les quartiers populeux et populaires de Solino, de Bel-Air, de Delmas 24 pour ne citer que ceux-là sont le théâtre d’un nouveau conflit armé entre des gangs rivaux opérant au vu et au su de tous.
Suite à cette nouvelle offensive de ces civils armés, dans ces quartiers relativement paisibles, des membres de la population toute catégorie confondue, des familles entières se sont retrouvées dans l’obligation de déserter les quartiers et leurs résidences alors que les élèves sont au beau milieu de l’année scolaire.
Selon des témoignages recueillis par la rédaction de Ted’Actu, cette situation de tension résulte de la volonté des gangs de Bel- Air et de Village de Dieu d’installer un nouveau chef dans le quartier de Solino et des zones environnantes. Pour contrecarrer cette initiative, des civils armés qui auraient été renforcés par des agents de la PNH ont fait feu de tout bois pour empêcher que ces quartiers limitrophes de Bel-Air, de Poupelard, de Nazon et de Delmas ne s’alignent à la liste des zones de non-droits.
Ce vendredi 3 mars, plusieurs unités de la PNH ont été déployées au centre-ville de Port-au-Prince dans le cadre d’une opération policière en vue de freiner l’attaque armée des bandits contre la population civile. Pour mater ce nouveau foyer de tension, les forces de l’ordre ont fort à faire tenant compte que ce conflit implique non seulement des bandes armés de Bel air et de Solino mais aussi ceux de Village de Dieu, et du regroupement G9 « fanmi et alliés » entre autres.
Depuis plus de deux ans, Port-Au-Prince vit au rythme des gangs et selon les caprices des malfrats qui infligent la terreur à une population désemparée par la vie chère, la mauvaise gouvernance et des privations de toutes sortes. En plus des problèmes structurels que connaissent les habitants de Port-Au-Prince, ils se trouvent assiégés de part et d’autre par des bandits de tout acabit.
Au Nord de la capitale, les hommes de Canaan font la loi sur la route Nationale numéro 1 entre les communes de Cité Soleil et Croix des Bouquets.
Dans le Sud de Port-Au-Prince, la bande à Izo, Krisla et Ti lapli ont installé un poste de péage, rançonnant quotidiennement les usagers de la route Nationale numéro 2.
Les habitants de Pétion-ville, de Fermathe, de Laboule, des quartiers élites se trouvant dans les hauteurs de Port-Au-Prince sont désormais à la merci des hommes de Ti Makak et de ses sbires. À l’entrée Est de la Capitale, Lanmò San jou et ses 400 mawozo mènent la danse à Croix des Bouquets d’une part, tandis que d’autre part Vitelòm terrorise la population de Torcelle et de la route de Frères.
Au moment de la rédaction de l’article, des gens en quête de vie sauve continuent à fuir leurs domiciles, certains d’entre eux n’ayant aucune destination. Rappelons que selon le dernier rapport publié par l’Organisation Internationnale pour les Migrations (OIM), près de 96 000 personnes ont fui la Capitale en raison des affrontements entre les gangs rivaux. Alors que dans la capitale le nombre des déplacés a été triplé au cours du dernier trimestre de l’année 2022, á Petite Rivière de l’Artibonite les autorités municipales ont recensé près de 10 000 déplacés pour le mois de décembre 2022.
Soulignons que selon le Haut-commissariat des Nations-Unies jusqu’au 9 décembre 2022, 1448 personnes ont été tuées par les gangs, 1145 blessées et 1005 personnes kidnappées.