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Sécurité fantôme : Mario Andrésol, le mannequin impuissant
Quand il a été installé, le 14 janvier dernier, comme secrétaire d’État à la Sécurité publique, Mario Andrésol représentait pour beaucoup d’Haïtiens une lueur d’espoir dans le chaos. Ancien directeur général de la Police nationale d’Haïti auréolé d’une réputation de rigueur et de fermeté, il promettait des « actions concrètes » pour mettre fin à la criminalité galopante. Dix mois plus tard, l’espoir s’est éteint
Il y a plusieurs années, dans une interview restée mémorable, Mario Andrésol parlait déjà de stratégies précises pour combattre les bandits armés. Il vantait la puissance que pouvait incarner le corps de la Swat team, insistait sur l’importance de la coordination, des renseignements fiables et d’une action ciblée. Ces paroles, à l’époque porteuses de confiance et de compétence, contrastent aujourd’hui avec une réalité sans plan, sans résultat, et sans action concrète. Tout ce qu’il promettait pour sécuriser le pays semble être resté lettre morte.
Du discours à l’inaction
« Je ne ferai pas de miracles », avait-il prévenu lors de son installation. Une phrase lucide, peut-être, mais aujourd’hui presque prophétique : il n’a, en effet, rien fait de concret. L’insécurité perdure, certains diraient même qu’elle s’est aggravée. Les gangs se sont renforcés, et les promesses se sont dissoutes dans le silence et l’inaction.
Une fois encore, c’est le même scénario : ils parlent fort quand ils ne sont pas au pouvoir, promettent monts et merveilles au micro, dénoncent les failles du système… puis, dès qu’ils sont aux commandes, on dirait qu’une force invisible les cloue dans l’immobilisme.
L’homme de terrain s’est transformé en figurant
Où est passé l’ancien chef de police qu’on croyait stratège et discipliné ? Au lieu d’une stratégie nationale, on a eu des discours creux. Au lieu d’un plan d’action, on a eu un silence administratif.
Et pendant que le pays s’enfonce dans la peur, Mario Andrésol brille par son absence, son mutisme et sa passivité.
Et s’il était simplement à la mauvaise place ?
Après son départ de la PNH, Mario Andrésol s’était reconverti dans la mode et la photographie. On le voyait poser, sourire, s’exhiber en véritable mannequin, symbole d’un autre univers, celui du paraître. Peut-être que là, il était à sa place. Parce qu’à la tête de la sécurité publique, il n’aura jamais incarné l’action, encore moins l’autorité.
Aujourd’hui, la question se pose : et si Mario Andrésol avait mieux fait de rester dans son mannequinat ? Car à force de vouloir jouer au sauveur sans agir, il a fini par devenir le plus bel exemple d’impuissance en costume d’État.