Le BITGOUD est disponible « officieusement », selon Jean-Charles Moïse

Face à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, l’Organisation des États américains (OEA), les Nations unies et la Caricom ont dévoilé une feuille de route chiffrée à 2,6 milliards de dollars pour stabiliser et relancer Haïti d’ici 2028. Le plan, présenté mercredi devant le Conseil permanent de l’OEA par son secrétaire général, Albert Ramdin, s’articule autour de cinq priorités, dont l’organisation d’élections libres et transparentes d’ici février 2026.
Près de 4,7 millions d’Haïtiens souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire, tandis que les gangs contrôlent environ 90 % de Port-au-Prince. Cette emprise a provoqué plus de 5 600 morts en 2024 et le déplacement de 1,3 million de personnes.
Un mécanisme tripartite de coordination associant l’OEA, l’ONU et la Caricom doit piloter la mise en œuvre, avec l’appui du Groupe des amis d’Haïti et d’autres partenaires. L’initiative pourrait également déboucher sur la nomination d’un représentant spécial de l’OEA.
Les cinq grands axes de la feuille de route sont les suivants :
- Stabiliser la sécurité en restructurant la Police nationale haïtienne, en réformant le système judiciaire et en démantelant les économies criminelles transnationales.
- Accompagner la transition politique vers une gouvernance stable et inclusive, avec l’élaboration d’une nouvelle constitution.
- Organiser des élections libres, justes et transparentes d’ici février 2026.
- Répondre à l’urgence humanitaire, qui prive des millions d’Haïtiens d’eau potable et de soins.
- Relancer les services de base et l’agriculture, dans une perspective de résilience au changement climatique.
Le financement, évalué à 2,6 milliards de dollars pour la période 2025-2028, devra être assuré par les États membres et les partenaires internationaux. « Haïti a besoin d’aide, et nous devons la lui fournir », a insisté Albert Ramdin, appelant à une mobilisation collective.